Collection : Une Heure-Lumière
Illustration : Aurélien Police
Illustration : Aurélien Police
Date de publication : 14 janvier 2016
Prix papier : 8,90 € / Prix numérique : 3,99 €
160 pages
Prix papier : 8,90 € / Prix numérique : 3,99 €
160 pages
Bangkok. Demain.Le régime politique vient de changer.Le dérèglement climatique global a enfanté une mousson qui n’en finit plus.Dans la mégapole thaïlandaise pour partie inondée, un assassin implacable s’attaque à la facette la plus sordide du tourisme sexuel. Pour le lieutenant Tannhäuser Ruedpokanon, chargé de mettre fin aux agissements de ce qui semble bien être un tueur en série, la chasse à l’homme peut commencer. Mais celui que la presse appelle Dragon, en référence à la carte de visite qu’il laisse sur chacune de ses victimes, est-il seulement un homme ?« On le voit, contrairement à Antoine Volodine qui prône le post-exotisme, fondé sur la subversion de l’idée même d’Auteur, Thomas Day s’avère le tenant du pur-exotisme où l'écrivain s’affirme tel un vengeur masqué à l’assaut des tares de l’Humanité. »Philippe Curval
Après diverses hésitations, entre Laos, Thaïlande et Cambodge, Thomas Day a finalement posé son sac en banlieue parisienne, où il regarde pousser ses deux fils en menant de front son métier d’éditeur, sa carrière de romancier et ses activités de scénariste BD. On lui doit quantité de nouvelles et une douzaine de romans, dont La Voie du sabre, L’Instinct de l’équarrisseur et Le Trône d’ébène.
Le dernier d’entre eux, Du sel sous les paupières, est lauréat du Grand Prix de l’Imaginaire 2013. Quant à Sept secondes pour devenir un aigle, le plus récent de ses recueils, il est lui aussi lauréat du Grand Prix de l’Imaginaire, mais millésime 2014.
Dragon est le huitième de ses ouvrages à paraître aux éditions du Bélial’.
Dans la même veine que Women In chain, Thomas Day n’épargne pas son lecteur et pour cause le sujet abordé ne le permet tout simplement pas. Ce récit s'adresse donc à un public averti. Qui se sent capable de lire l’innommable où la SF et le fantastique ne se rejoignent que pour donner un prétexte à un texte fort.
Bien avant l'annonce de la publication de Dragon par les éditions Le Bélial', j'avais suivi le voyage qu'avait fait Thomas Day pour nourrir, compléter et, mais ceci n'est que mon avis, se libérer comme une boucle bouclée. Je vous invite donc avant, pendant ou après lecture de vous plonger dans son récit de voyage => Ici
Vous le comprenez aisément Dragon possède une dimension bien particulière.
Je vais pas rentrer plus en profondeur dans le texte que ne le fait la quatrième de couverture.
A la fin de ce court roman, il y a cette impression tenace d'être rentré dans une certaine intimité, comme si l'auteur y avait laissé une partie de son âme. Comme si en l'écrivant, il avait exorcisé la rage qui lui ronge les tripes. Cette rage est, sans doute, un mélange dû à l'inaction, les oeillères que l'on se forgent, cette naïveté qui essaye de nous faire croire que ça n'existe pas.
Thomas Day semble chasser des démons en écrivant, parce qu'on est bien peu de chose pour agir seul contre ce fléau abject qu'est la prostitution infantile. En écrivant, il agit, il éveille nos esprits innocents, nous révèle ce qu'on préfère ignorer sciemment ou par facilité. C'est tellement plus simple de rester dans sa sphère de confort et d'occulter que dans de très/trop nombreux pays des enfants sont prostitués. Je le confesse, moi même sans être une information que j'ignore, il m'est plus facile de mettre un voile d'oubli dessus. Mais je pense que d'y être confronter, à l'occasion d'un voyage par exemple peut faire monter une haine meurtrière qu'il est plus sain d'évacuer par écrit. Alors je me trompe peut être, mais c'est ainsi que je l'ai ressenti après avoir refermé ce livre. Toute cette exploitation infantile me fout la haine. Je pleure rien qu'en écrivant la chronique, je pleure mon impuissance face à ce marchandage méprisable. Qui ne voudrait pas liquider ces pourritures qui osent se servir de l'innocence d'un enfant à des fins financières et de jouissances malsaines.
Non, je n'ai pas passé un bon moment de lecture. J'ai passé un moment de lecture qui m'a dégueulé sa haine. Une haine qu'il faut apprivoiser, et ne pas voir que la forme mais comprendre ce qu'elle dénonce. Un livre à lire d'urgence.
La lecture de "Women in chains" m'avait fait le même effet justement. J'ai autant hâte que j'appréhende la lecture d'un autre texte sur un sujet aussi grave...
RépondreSupprimerAh moi je peux pas. Mais je suis sûre que c'est un texte formidable. Mais non.
RépondreSupprimerOk, avec un tel sujet et un tel auteur, c'est le coup de poing dans l'estomac assuré.
RépondreSupprimerJe sais à quoi m'en tenir...
En tout cas, lecture prévue prochainement (je pense acheter les quatre premiers de la collection en même temps. Ou pas. On verra).
Un vrai bon Thomas Day donc. Je le lirai, parce qu'il faut savoir se faire du mal, on le mérite et que finalement ça fait du bien.
RépondreSupprimerBigre, ça a l'air fort. Rien que lire ta chronique ça me retourne.
RépondreSupprimerJ'ai adoré ce livre !
RépondreSupprimerJe trouve qu'il fait encore plus réfléchir une fois qu'on a fini le livre que pendant la lecture (mais c'est peut-être juste moi qui débloque ^^)
En tout cas j'espère que les autres titres de la collection seront à la hauteur !
Bravo d'avoir faire une chronique, je viens de le terminer et pour le moment je ne peux juste pas.
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