lundi 30 décembre 2013

Mordred - Justine Niogret


On peut dire que 2013 aura été riche en roman de Justine Niogret. Après Gueule de truie, que j'avais beaucoup aimé, Cœurs de rouille pourtant lu, apprécié mais pas réussi à chroniquer. Voici maintenant Mordred paru chez Mnémos, ouvrage en sortie commune «  les indés de l'imaginaire » avec Même Pas mort de Jean-Phillipe Jaworski pour les Moutons Électriques (lu, beaucoup aimé mais non chroniqué) et La Chasse sauvage du colonel Rels de Armand cabasson pour ActuSF.
Mordred doit être également le premier ouvrage sorti avec la nouvelle « charte graphique » des éditions Mnémos, nouveau format, nouveau logo etc... Et c'est une réussite, le format est parfait et même si on ne dispose pas d'une traditionnelle illustration de fantasy pour la couverture, j'aime beaucoup cette photo, elle est parfaitement en concordance avec le contenu.



Oyez la sinistre et triste histoire de Mordred, le chevalier renégat. Alité après une terrible blessure reçue lors d’une joute, Mordred rêve nuit après nuit pour échapper à la douleur. Il rêve de la douceur de son enfance enfuie, du fracas de ses premiers combats, de sa solitude au sein des chevaliers et de ses nombreuses heures passées auprès d’Arthur. Avec Mordred, Justine Niogret réussit de nouveau le tour de force d'emporter les lecteurs dans une épopée tout à la fois sombre et intime, poétique et teintée de nostalgie. Saluée par la critique comme l’une des voix les plus originales de la fantasy française, elle a obtenu de nombreux prix littéraires (Grand Prix de l’Imaginaire, Prix des Imaginales, Prix européen des Utopiales) pour Chien du Heaume et Mordre le bouclier.

Je suis partie dans cette lecture sans avoir une bonne connaissance mythologique de ce personnage arthurien. A part qu'il s’avérait être un traître, et dans ce que j'en savais, était le fils d'Arthur et de Morgane, fruit d'un inceste donc puisque Morgane était la demi-sœur d'Arthur. Voilà tout ce que j'avais retenu de Mordred.

Finalement, dans le récit de Justine Niogret. C'est Morgause, la mère de Mordred et non Morgane. Quelques recherches permettent de voir que selon les récits arthuriens, soit c'est Morgane soit c'est Morgause la mère. Ce qui ne change pas grand chose, elles sont toutes deux sœurs et Arthur reste leur demi-frère. Par contre, je crois qu'il est essentiel avant de commencer Mordred de savoir que c'est le fils d'Arthur. Ça nous permet de bien comprendre ce qui lie tant le neveu et l'oncle, toute cette vie faite de non-dits, où tout le monde sait mais joue à faire semblant.

Justine Niogret nous offre ici un récit d’introspection où l'on découvre Mordred. L'auteur navigue entre son enfance, son adolescence et sa vie de souffrance adulte. Car il languit depuis un an à cause d'une blessure de joute mal remise qui l'oblige à rester quasiment alité faute de pouvoir marcher, se lever. Alors il divague, ressasse le passé, essaye d'apprendre sur lui même. Comme toujours avec Justine Niogret, la plume s'avère magnifique. 
Sais-tu je rêve d'avant. Lorsque je savais marcher, monter à cheval, frapper de la masse. Lorsque on corps servait à autre chose que chier dans la douleur, à manger pour nourrir ce nid d'araignées au creux du dos, à m'empêcher de tousser mon hiver pour ne pas sentir mes reins se déchirer. Chaque jour je m'endors de tristesse, de fadeur. Je fais passer le temps en devenant coquillage assoupi. Je dors de découragement d'être ce sac de viande encore assez nerveux pour porter mon déplaisir.
Elle nous offre une autre interprétation du mythe de Mordred, plus subtil, plus beau, cette interprétation m'a fait penser à la nouvelle d'Anne Fakhouri « ce que chuchotait l'eau » où Anne offrait un autre visage à Key, moins méprisant que dans le mythe Arthurien. C'est Exactement ce qu'à fait Justine Niogret avec Mordred, nous servir un personnage plus humain, nous faire voir et comprendre le monde à travers les yeux de Mordred. Finalement même si l'ensemble reste teinté de noir la fin se révèle plus lumineuse enfin pour ma part. Justine Niogret nous donne à voir, à comprendre ce qui de prime abord sera interprété comme un acte de traîtrise et ce qui finalement est sans doute un acte de bravoure. 

Justine Niogret signe ici un très beau roman qui revisite avec subtilité le mythe du personnage de Mordred avec une plume toujours aussi efficace, pour un roman court mais relativement intense qui s’inscrit plus dans l’introspection que dans l'action.  


     


3ème participation
au Challenge Francofou
         

samedi 28 décembre 2013

Fin du Défi Jack Vance : Concours 6 livres à gagner !!






Tout d'abord,

LE BILAN



Le défi Jack Vance a été pour moi une petite victoire. 15 Chroniques pour 14 participants dont 10 actifs en l'espace de 6 mois ce qui est tout de même pas si mal contenu du fait que les choix de lecture étaient assez restreints : un auteur, Jack Vance, ça limite forcement et l'envie ne peut pas forcement être aux rendez-vous surtout en l'espace de 6 mois. Je remercie donc énormément ceux qui ont participé et fait vivre ce défi Jack Vance. 


Notons que le livre le plus chroniqué est :

 La terre Mourante, intégrale 1, qui fut en autre une lecture Commune du Cercle d'Atuan et dispose de 4 chroniques faites par : Lorhkan, XapurHerbefol ainsi que Julien.

Ensuite chroniqué 2 fois :

Croisades  par : Lorhkan qui avait d'ailleurs gagné l'ouvrage lors du précédent concours Jack Vance. Et Xapur ! Les deux compères ont d'ailleurs lu et chroniqué les mêmes ouvrages.

Puis les autres Chroniqueurs :

Lune a chroniqué Le Maitre de maison nouvelle téléchargée sur Le Bélial ainsi que Baroudeur, c'est deux lectures lui ont permis de faire un combo triple, participer d'un au défi Jack Vance ;  deux, à son célèbre JLNN ( qui est maintenant le JLNND) et enfin le non moins célèbre Summer Star Wars épisode I de Lhisbei. Lune me fait l'honneur de conclure le défi par une nouvelle chronique de dernière minute : Quand se lèvent les cinq lunes !

Baroona a chroniqué Le prince des étoiles ainsi que La machine à tuer les deux premiers tomes de la geste des princes-démons. Merci beaucoup tes chroniques donne vraiment envie de découvrir ce cycle !

Vert a chroniqué La Terre Mourante, intégrale 2

Gromovar a chroniqué : Le dernier château et autres crimes, dernier ouvrage Jack Vance paru en 2013 par Le Bélial ( même s'il a oublié de mettre le tag, je lui en veux pas :p)

Lhisbei a chroniqué : Space Opera et qui a elle aussi réussi un combo triple, son SSW- épisode I nommé plus haut, le bien nommé My Summer of (SFFF) of love de Vert et bien entendu le défi Jack Vance !

Jae-Lou a chroniqué : Le cycle de Tschaï, tome 1



 et maintenant,

LE CONCOURS 


Le concours est ouvert à tous, seulement je me devais de remercier l'effort des participants actifs du Défi Jack Vance. J'ai donc décidé, non sans prise de tête, d'attribuer des chances supplémentaires en fonction du nombres de chronique.

Lot I :  1 exemplaire d'EMPHYRIO et Autres Aventures offert par Denoël, Lunes d'Encre




Lot II : 1 exemplaire de LES MAITRES DES DRAGONS et autres Aventures offert par Denoël, Lunes d'Encre



Lot III : 1 exemplaire de PLANÈTE GÉANTE, l'intégrale offert par Le Bélial



Lot IV : 3 exemplaires numériques  LES CINQ RUBANS D'OR offert par ActuSF




Modalités de participation :

Conditions :
Le concours court du 28 décembre 2013 au 11 Janvier 2014 minuit.
Le concours est ouvert seulement à la France, La Belgique et La Suisse.
Une seule participation par Foyer

Pour participer il vous faut :

  1.  Répondre à cette question si vous n'étiez pas participants actifs au défi Jack Vance => Grace aux encouragements de qui ai-je enfin créé mon propre blog ? (indice)
  2. Envoyer la réponse uniquement par mail à laprophetiedesanes[at]gmail.com avec comme libellé concours Jack Vance, les réponses en commentaire de cet article ne seront malheureusement pas prise en compte.
  3. Ce mail devra comporter obligatoirement, la réponse à la question précédente (sauf si vous avez été participants actifs du Défi Jack Vance), vos coordonnées complètes : Nom, prénom, adresse, courriel, pseudo si vous en possédez un, et enfin pour le ou lesquels lots vous participez pour ce concours. En l'absence d'une de ces informations la participation sera considérée comme nulle

Vos coordonnées ne seront utilisées que pour l'envoie du lot et seront effacées à l'issu de sa réception.

 Résultats :
Les résultats seront donnés le lendemain soit le 12 Janvier 2014 au court de la journée. Le tirage au sort s’effectuera parmi les bonnes réponses par une application informatique "Tirage au sort" sous Android.
Les noms des gagnants seront affichés sur la page des résultats du concours comme suit : prénom + initiale du nom ou pseudo si vous en avez donner un.


Concours Clos 


Concours en Partenariat avec :



dimanche 22 décembre 2013

Défi Âne VS Papillon #7


J'aimerais choisir un livre qui te plaira de lire, j'espère ne pas me tromper en te le proposant en lecture défi !


Donc voici le livre que je te propose :


Johan Héliot vous présente ses hommages



En espérant que tu ne sois pas déçu de ce choix ! Je te souhaite une très bonne Lecture !!



Retrouver ICI ce que Lune m'a choisi pour le prochain Défi Âne VS Papillon


Nos précédentes lectures dans le cadre du défi :

  1. Lune a lu : Druide d'Oliver Peru / J'ai lu : Le Prophète et le Vizir d'Yves et Ada Rémy
  2. Lune a lu : Présumé Coupable d'Isabelle Guso / J'ai lu Le Rêve du Prunellier de Rozenn Illiano
  3. Lune n'a pas lu le clairvoyage / J'ai Lu Mémoria de Laurent Genefort en lecture de rattrapage
  4. Lune a lu Baroudeur de Jack Vance / J'ai lu Le passage de Justin Cronin 
  5. Lune a lu Anamnèse de Lady Star de L. L. Kloetzer / J'ai lu Barrière Mentale de Poul Anderson 
  6. Lune a lu Le dieu dans l'ombre de Robin Hobb/ J'ai lu Les Damnés de L'asphalte de Laurent Whale

samedi 21 décembre 2013

Les Damnés de L'asphalte - Laurent Whale



Quinze ans ont passé depuis l’invasion venue du Nord, mais le monde ne s’est pas amélioré, bien au contraire… La misère et la famine règnent sur un pays ravagé. Villes fantômes, bandes organisées, soldats de fortune et sectes d’illuminés en tout genre se partagent la route du Sud. Il faudrait être fou pour l’emprunter. Fou… ou déterminé. 

Lorsque son frère est porté disparu, Miki, le jeune mécano, se met en tête de rallier la péninsule ibérique. À ses côtés, Toni, le pilote, et Cheyenne, le hors-murs, reprennent du service ! 

Commence pour eux un périple à travers un pays en proie aux flammes et au chaos. Et, alors que les survivants se disputent les miettes de la civilisation, une menace resurgit des abysses du monde d’avant. Un cauchemar sans nom qui pourrait bien barrer la route aux damnés de l’asphalte…



À la sortie des « Damnés de L'asphalte » il me paraissait évident de me le procurer et de la plus noble des manières en rencontrant l'auteur. Parce que oui, Laurent Whale fait partie de ces auteurs où j'ai mis en place une veille automatique. Un Laurent Whale sort un Laurent Whale tu auras … Donc intitule de préciser que j'avais lu et aimé « Les étoiles s'en balancent ». 

Les Damnés est développé dans le même univers que les étoiles s'en balancent, d'ailleurs l'intrigue se déroule 15 ans après et le personnage principal, par contre, n'est plus le même, on y retrouvent pas mal de protagonistes de l'ouvrage précédent, mais c'est tout. C'est tout, dans le sens où, oui les Damnés de l’Asphalte est une suite mais peut parfaitement se lire indépendamment ou même dans le désordres soyons fou !

Miki, le personnage principale, qu'on a connu pour ceux l'ayant lu dans « les étoiles » monte un groupe d'expédition afin de retrouver ses frères, Erwan et Tom, disparus deux ans auparavant lors d'un vol d'exploration vers L’Espagne. Ce groupe est composé de Toni et Cheyenne qu'une fois encore on a pu rencontrer dans l'ouvrage précédent ainsi que Vincent le fils de Tom accompagné de sa douce, Marjorie. Cette expédition sera, comme il se doit dans un post-apo digne de ce nom, semée d’embûches. Miki est devenu par défaut le chef et se retrouve souvent confronté à des prises de décision difficile sur un terrain hostile et souvent inhospitalier. Le groupe se retrouve à traverser l'Espagne, aucun des membres du groupe ne maîtrisent d'ailleurs la langue locale ce qui va vite se révéler comme un handicap. Allant de déboire en surprise, l'auteur, cette fois nous fait traverser un nouveau territoire à travers les yeux de Miki, et cela se révèle très convainquant. La plume est fluide et efficace, avec toujours des thèmes que l'écrivain affectionne et qu'il est tout aussi bon de retrouver, cette amitié quasi fraternelle et l'amour bien sur, juste ce qu'il faut sans tomber dans la romance dégoulinante. 

Encore une fois Laurent Whale nous offre un post-apo itinérant digne d'un Julia Verlanger, d'ailleurs son roman était en lice pour le prix éponyme.


              


Retrouver la chronique du livre défi de Lune : ICI




mardi 19 novembre 2013

La constellation du chien – Peter Heller




Hig et Bangley par la force des choses vivent dans un aérodrome qu'ils ont transformé en véritable place d'arme stratégique. Hig est un pilote dans l'âme, il effectue des rondes régulières à bord de la Bête, son vieil avion Cessna 182 de 1956. Ces rondes, il ne les fait jamais sans être accompagné de co-pilote, son plus vieil et plus fidèle compagnon, son chien, Jasper. Cela fait maintenant neuf ans, depuis la fin de toutes choses, qu'il vit comme ça avec Bangley, un fou de la gâchette, un stratège hors paire. Qui n'a de cesse à rappeler à Hig, que la négociation n'existe plus, commence à négocier, tu mises alors ta vie. 
Cessna 182

Hig lui est un humaniste amoureux de la nature, un poète, qui n'a de cesse de constater les dégâts d'un réchauffement climatique sur la faune et la flore environnante, il ne peut plus pêcher de truite. Mais il se raccroche à des rêves, il se met en quête d'un élan persuadé d'avoir vu des traces car Hig est aussi un excellent pisteur. Puis, il en vient à se raccrocher également à un message radio qu'il a intercepté lors d'un vol il y a 3 ans pas très loin de Grand Junction (Colorado)

Hig continue malgré la désapprobation de Bangley de venir en aides aux familles, des mennonites atteints de la maladie du sang. L'humanité est déchue après une pandémie de grippe et de maladie du sang, le réchauffement climatique vient entériner les derniers espoirs de survie. Pourtant Hig chercher des réponses et 3 ans après cet appel radio reçu dans la Bête, un événement va le pousser à quitter Bangley et la sécurité de l’aérodrome pour trouver des réponses ailleurs, retrouver une vie autrement même s'il doit pour ça se mettre en danger.



Dans un premier temps il faut admettre que l'écriture de Peter Heller peut surprendre. Propos décousus, phrases inachevées. Le livre retransmet la vie Hig de son point de vue, lucide sur la situation mais bien
Constellation du chien , une des
plus ancienne constellation
conscient qu'il n'a plus toujours toute sa tête. L'écriture de Peter Heller est telle que son personnage principal.
L'ambiance globale du livre m'a fait penser pour ceux qui l'on vu au film "Into the Wild"  sauf que Hig vit avec un personnage atypique, qu'on pourrait qualifié comme le bourrin de base sans peur et sans reproche, j'ai nommé : Bangley. Qui finalement se révèle plus qu'il n'y parait, un fin stratège qui est déterminé à survivre et où pour lequel plus aucun compromis n'est possible avec des personnes venues de l'extérieur. Les survivants, pour ce qu'il en reste, ne viennent pas pour conter fleurette, non s'ils viennent là c'est forcement qu'ils veulent ce que tu as : 

« Ça c'est mon Hig. Après la première salve il en restera entre sept et cinq. Tu es à l'abri, dissimulé, et s'ils croient que ça vaut la chandelle de risquer leur peau qui vaut pas un clou pour continuer d'avantage alors que tu viens de buter leurs potes, c'est qu'ils sont plus dangereux que je crois. Ils le feront sans doute pas. Par contre, ils seront surement en rogne. Pas oublier le facteur rogne. très important. Le facteur à la con du t'as-buté-mon-jumeau-attardé. et là t'as vraiment l'avantage. »


Il m'est arrivé de sourire en lisant ce roman qui n'a pourtant rien d’humoristique. Oui c'est du post apocalyptique, mais le livre ne se révèle nullement noir ou sombre, il est réaliste, réaliste sans être morbide ou sauvagement cruel. Certaines situations se révèlent cocasses, et Hig poète dans l'âme trouvent toujours de belles descriptions aux choses qu'il lui arrive. Parce que Hig lui veut encore croire que des compromis sont possible et bien souvent il déchante. 

« Le sifflement bien connu des balles dans les westerns et les films de guerre, eh ben vous savez quoi ? C'est exactement ça. Elles produisent un ffft comme quelqu'un qui ouvre une bouteille de soda. Fatal Soda.Une sorte de vide à la vitesse d'un canard en piqué. Suivi presque en simultané d'un petit bourdonnement, un petit point d'exclamation musical. »

Le livre se révèlent être un véritable hymne à la nature qui est en soit le véritable personnage centrale de ce livre. Là je n'ai aucune citation à vous proposer tant le livre en regorge. Hig amoureux de la nature ne manque jamais de partager cette amour contemplatif de la nature, malgré la fin de toute chose, la fin de tous les temps, Hig sait y dénicher la parcelle de vie, de lumière. 

« Toutefois, je passais aussi des nuits pleines de tristesse. J'étais triste autant à cause de la nature éphémère de mon bonheur actuel que de la perte, du passé.Nous vivions moins sur une plaine vallonnée qu'au bord d'un gouffre. Qui sait quelle attaque, quelle maladie. Cette dualité à nouveau. Comme de piloter : vitesse et immobilité, danger et sérénité. Cette façon d'engloutir l'espace avec la Bête tout en ayant à peine l'impression de bouger, cette sensation d'évoluer dans une peinture. »

Peter Heller nous offre ici son premier roman, un post apocalyptique tout en finesse. Que j'ai grandement apprécié, pour son approche de la nature, la poésie dans ces textes, ces personnages entiers, véritablement attachant. Un récit cohérent, où l'humanité aurait encore peut être sa place. Le tout servi dans les grands espaces Etats-Uniens tels que je les affectionne, l'écriture de Peter Heller retransmets ce même amour de la nature que Terri Wendlind dans l'épouse de bois .

« poème de li shang-yin :

Quand serais-je chez moi ?
Quand serais-je chez moi ? Je ne le sais pas
Dans les montagnes, par cette nuit pluvieuse
Le lac d'automne est en crue
Un jour nous nous retrouverons
A la lumière de la bougie près de la fenêtre qui donne à l'ouest.
Et je te dirai quel souvenir j'ai eu de toi
Ce soir sur la montagne orageuse. »


           




vendredi 15 novembre 2013

Weedend à 1000 volume 2








J'ai décidé de participer pour la 2nd fois au weekend à 1000, challenge initié par Lili bouquine, et que j'ai connu grâce à Acr0 qui ayant déjà été participante a relayé l'information.


Ce Challenge consiste à lire 1000 pages du vendredi 15 Novembre 19h au dimanche 17 Novembre minuit ! Si vous souhaitez vous inscrire c'est ici et vous pouvez également rejoindre le groupe FB .



Je vais déjà finir les livres en cours à savoir :

- Cœurs de Rouille de Justine Niogret : 96 pages lu sur 273 pages soit 177 pages à lire
- L'autoroute Sauvage de Julia Verlanger : 63 pages lu sur 160 soit  97 pages à lire

Puis entamé et peut être finir d'autres :

- Les cités englouties de Paolo Bacigalupi : 454 pages à lire
- Les damnés de L'asphalte de Laurent Whale : 484 pages donc je risque de ne pas le finir celui là !! 

Ce qui nous fait un total de : 1212 pages

Mon choix de lire « Les Cités Englouties » est un clin d'œil à ma première participation au challenge weekend à 1000 puisque j'y avais lu en mai le premier tome ­­­« Ferraileurs des mers ». Les Damnés de l'asphaltes est ma lecture défi pour mon Défi « Âne VS Papillon #6 ». Enfin « L'autoroute sauvage »  de Julia Verlanger est mon livre numérique  du moment ( je l'ai aussi en papier) que je lis durant ma pause au boulot. Je voulais enfin lire ce qui a inspiré Thomas Geha pour l'écriture de ces Alone !




Je viendrais alimenter le billet au cours des mes lectures, à plus tard !

  • Début de lecture vers 19h avec arrêt pour le dîner, on va pas se laisser mourir de faim .. reprise des hostilités après le coucher des enfants ... Malheureusement je tombais de sommeil je me suis arrêtée page 127 soit 30 petites pages de lu, il était un peu plus de 21h ( j’étais levée depuis 3h30 )
  • Nuit hachée, à cause d'un zozo malade, avec lecture faute de pouvoir se rendormir, j'en suis à 160 pages de cœur de rouille ...
  • Réveil à 6h du mat, zozo encore plus malade, tout le toutim, j'attend 8h pour avoir le médecin de garde ... Pour l'instant le weekend à 1000 ressemble à un weekend à 100 ... ( 7h12)
  • Résultat depuis 7h du mat, pas de temps pour moi, le grand malade a nécessité un rdv chez le doc + pharma, et le petit s'avère ingérable, j'ai réessayé de lire depuis à partir de 10h mais je me suis endormie ... J'en suis à 215 pages de Cœurs de rouille, plus quelques pages lu de L'autoroute sauvage dans la salle d'attente, je m'accroche mais je n'y crois plus beaucoup ... (11h30)
  • C'est pas folichon, enfin fini Cœurs de rouille, en m'endormant une nouvelle fois ... Je suis sur L'autoroute Sauvage, la plume est un peu plus dynamique, ça me réveille un peu. Bilan donc 177 pages + 10 sur le Julia Verlanger. Soit 187 pages ( 16h00) assez pathétique donc ...
  • Fini L'autoroute sauvage ce matin et commencé Les damnés de l'asphalte (20 pages), le challenge est donc catastrophique soit 294 pages (12h15) J'espère au moins atteindre les 350 pages d'ici la fin de la journée ...
  • Il est 20h00, journée lecture pas finie, mais objectif inatteignable à cette heure, pas pu lire cette après midi, visite pas prévu de la famille toute l'après-midi, bref, bref, j'en suis à 56 pages de lu des Damnés de L'asphalte soit 330 pages lues depuis vendredi 19h. Bilan définitif demain, j'espère que la prochaine édition sera plus paisible pour moi.
  • Pas pu relire après le bilan définitif est donc de 330 pages bouhhh ^^





jeudi 14 novembre 2013

Purgatoire des Innocents - Karine Giebel






Je m'appelle Raphaël, j'ai passé quatorze ans de ma vie derrière les barreaux. 

Avec mon frère, William, et deux autres complices, nous venons de dérober trente millions d'euros de bijoux. 

Ç'aurait dû être le coup du siècle, ce fut un bain de sang. 
Deux morts et un blessé grave. 
Le blessé, c'est mon frère. Alors, je dois chercher une planque sûre ou Will pourra reprendre des forces. 



A force de lire de bonnes critiques concernant ces thrillers et dont bons nombres ont d'ailleurs été récompensés notamment par le prix polar du meilleurs roman français en 2012 pour « Juste Une ombre ». Auteure assez prolifique mais que je n'avais pas encore pris le temps de lire, j'ai voulu m'y essayer grâce à l'initiative de Book en Stock avec leur mois de Karine Giebel. Malheureusement, je n'ai pas su finir le livre dans les délais et donc pu profiter de cette interview fleuve d'un mois ouvert à tous les lecteurs. Trop de livres entamés en même temps, j'ai préféré le mettre de coté et le lire d'une traite afin de m'immerger dans l'ambiance du livre.

Un braquage a mal tourné, William se vide de son sang, arrivé dans un bled isolé, Raphaël le frère du blessé décide de contacter la vétérinaire du patelin. Il l'oblige à soigner son frère mais aussi de les planquer chez elle. Lui, son frère et ces deux autres complices, le temps que William se rétablisse...

Tout doucement l'ambiance se met en place, un huit clos avec une atmosphère pesante et électrique. Karine Giebel exploite la nature humaine avec brio, au début personne n'est foncièrement noir ou foncièrement gentil, notre empathie oscille entre les différents personnages, finalement même le lecteur est pris du syndrome de Stockholm, on se surprend à apprécier ces braqueurs pourtant violent. Les scènes s’enchaînent, on ne sait franchement pas où l'auteur nous emmène. Petit à petit les caractères de chacun se dessinent. Reste un personnage, la vétérinaire, Sandra, dont on arrive pas à cerner grand chose, on sent que Raphaël aussi ne sait pas trop sur quel pieds danser avec elle. On perçoit l'ambiguïté sans vraiment pouvoir comprendre. Jusqu'à ce que tout bascule dans l'horreur, l'horreur poussée à un point qu'on ne pouvait imaginer ... 
Une fois le roman commencé, il est très difficile de s'en extraire. Le genre de roman qui se lit d'une traite tant l'ambiance hypnotise et dont on a presque envie de se débarrasser au plus vite, donc on lit on lit à s'en faire passer des nuits blanches. La fin elle n'apportera de rédemption à personnes ni aux lecteurs, ni aux protagonistes. 
Pourtant une fois le roman fini, j'ai surtout pris conscience de l'emprise qu'il avait eu sur moi, et avec du recul je me dis qu'avec toute la volonté et l’adrénaline du monde je n'arrive pas à concevoir que la ténacité des protagonistes soient réalistes. L'homme est capable d'exploit dépassant l’entendement lorsqu'il est en danger, je reste encore sans voix face à la force que j'ai déployé lors d'un accident de voiture, mais là pourtant j’émets des doutes, quant à la capacité physique de William mais surtout celle de Raphël . Cela n'enlève rien à la qualité du roman, le plaisir de lecture lui est bien présent du début à la fin, si vous cherchez un thriller haletant,  un huis-clos pesant et que vous n'avez pas froid aux yeux, vous pouvez foncer.


         




lundi 11 novembre 2013

War-zu ar stered* : entretien avec Thomas Geha



Cornwall : Pour les lecteurs qui ne te connaîtraient pas, pourrais-tu te présenter, succinctement (ou pas) ?

Thomas Geha : Succintement, Thomas Geha, 37 ans, je vis à Rennes. Je publie des romans depuis 2005, des nouvelles depuis plus longtemps encore. Je suis également libraire spécialisé SF à Rennes (librairie Critic) et éditeur (éditions Ad Astra + travaux divers pour les éditions Critic).

C : Il y a deux ans paraissait « La guerre des Chiffonneurs ». En page de garde on découvrait alors Tome 1 : Planètes Pirates. Ici la page de garde indique Tome 0 : Planètes Pirates. « Sous l'ombre des étoiles » était-il déjà en projet durant l'écriture du tome 1 ?

T.G : Non. Quand j’ai fini La Guerre des Chiffonneurs, je me suis dit que j’allais attaquer aussitôt le tome 2, qui doit s’intituler « Ta gueule, l’univers ! », avec Alsha, la prostituée, comme personnage principal. Sauf que j’ai manqué de motivation, ou de je ne sais quoi au juste, et que je me suis mis à écrire tout autre chose, dans le même univers. Ce tout autre chose, c’est bien entendu Sous l’ombre des étoiles. Après La Guerre des Chiffonneurs, roman 100% action, je me suis rendu compte que j’avais envie de me lancer dans un récit un peu plus calme, avec une ambiance qui serait à l’opposée de La Guerre des Chiffonneurs. Comme on était en plein dans la polémique sur les Roms, les gens du voyage, ça a fait « tilt » dans mon esprit et j’ai imaginé un planet-opera, pour mon cycle Planètes Pirates, qui abordait cette thématique sous un angle particulier : « et si les humains, sans distinction, devenaient les Roms d’une planète qui n’est pas la leur ? ». Comme je ne voulais pas tomber dans le pessimisme bas de gamme, j’ai orienté mon propos et mon idée pour que les communautés que je décris dans le roman soient positives. Et que le dessein global du roman, la rencontre de différentes espèces et leur cœxistence, devienne un enjeu fort, autour de mon personnage principal, un naufragé.


C. : Combien de tomes va représenter « Planètes Pirates » ? Et saurais-tu déjà à peu près sur qui, sur quoi ils seront orientés ?

T.G. : J’ai environ quatre autres tomes en tête. Deux préquelles à Sous l’ombre des étoiles, et deux suites à La Guerre des Chiffonneurs. À ce titre, Sous l’ombre des étoiles, est le récit charnière du cycle. Les deux préquelles traiteront de la chute de la Fédération. Les deux autres séquelles traiteront des conséquences et de la construction d’un nouvel « ordre intergalactique » jusqu’à la conclusion qui met en scène l’arrivée des Tiges dans le nœud du problème.

C. : A l'heure actuelle, « Ta gueule, l’univers ! », toujours en projet d'écriture ? 


T.G. : Toujours en projet. Pour le coup, ce sera effectivement la suite directe de La Guerre des Chiffonneurs, une petite récréation comme l'était le précédent. Pas de prise de tête, de l'aventure, et encore de l'aventure avec, cette fois-ci, Alsha (la prostituée) dans le rôle principal. Le pitch tient sur une feuille OCB : Marcus a disparu, et Alsha part à sa recherche.


C. : Le tome 0 et le tome 1 peuvent se lire indépendamment, est-ce que cela restera toujours le cas pour les autres tomes ?

T.G. : Oui. Le dessein global dessine un ordre précis. En revanche, chaque volume pourra se lire indépendamment. Je n’aime pas les séries qui s’éternisent et obligent le lecteur à acheter le suivant pour raison de cliffhangers articficiels. Je laisse libre le lecteur de choisir le récit du cycle qui lui convient. D’autant que les tonalités vont être très différentes entre chaque roman.


C. : A la lecture de « Sous l'ombre des étoiles », le coté reptilien resurgit par les salamandres, ce qui m'a immanquablement fait penser au Sabre de Sang. Finalement, je me demandais si le monde du Sabre de Sang pouvait rejoindre celui de Planètes pirates, cela resterait cohérent. L'as tu envisagé toi aussi ?

T.G. : C’est une conversation que j’ai eu avec l’auteur jeunesse Danielle Martinigol. On en a pas mal rigolé, et on a même trouvé la solution pour faire se rejoindre mes deux univers. Sauf qu’en fait, je ne le ferai pas. Je n’y vois pas l’intérêt, et je trouverais ça artificiel. Je n’avais pas aimé, déjà, ce côté artificiel chez Asimov, qui avait fini par rattacher tous ses cycles. Je comprends l’idée d’un univers global, et la jouissance que cela peut éventuellement provoquer quand on regarde le tableau dans son intégralité. Mais j’ai encore du temps (j’espère) pour écrire autant de récits que je veux dans mes univers respectifs. Et puis j’ai tendance à aimer varier mes univers. Ce n’est pas pour les faire se rejoindre, du coup, mais pour m’éloigner de certains quand j’en ressens le besoin.


C. : J'ai également lu ta nouvelle « Les tiges » paru dans le destination Univers aux Éditions Griffe d'encre. Cette nouvelle fait également partie de l'univers « Planètes Pirates ». Sans surprise, j'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui a été récemment primée par le prix Rosny-Ainé. Retrouvera-t-on les hommes-tiges dans un roman ?

T.G. : Oui. Antoine Cinerna (personnage qui est une création de mon pote Sébastien Martin. Rendons à César…) sera le fil rouge. Il devrait réapparaître dans d’autres récits. Tout comme les Tiges et leurs ennemis, les Ailaidarlis. Mais pour décrire cette guerre entre les Tiges et les Ailaidarlis, je préfère m’orienter vers la nouvelle, pour rassembler ensuite le tout en un fix-up. Je pense que cette façon de faire aura plus d’impact en terme de contenu, qu’un roman.

C. : Outre « Planètes Pirates », je sais que tu as d'autres projets en cours, notamment celui-ci « [ré]visions apocalyptiques », une première nouvelle « Ciel bleu d'un hier à jamais »  a paru dans l'anthologie « Rispote Apo » d'ImaJn'ère, ce fut un énorme coup de cœur pour moi. Aurais-tu des révélations à nous faire quant au devenir de ce projet, pour lequel je trépigne d'impatience ?

T.G. : Aucune révélation. J’ai un éditeur intéressé (une grande collection SF, si ce n’est la plus prestigieuse de toutes actuellement), mais je manque de temps pour écrire. J’ai de nombreux fragments d’écrits, mais je ne sais pas encore ce que je garderai ou jetterai. Bref, ça avance très très lentement  je suis extrêmement pointilleux sur ce projet, et je ne crois pas avoir fini avant 2 ans.

C. : A comme Alone et Alone contre Alone vont reparaître dans une version intégrale aux Éditions Critic, j'imagine que tu les a remaniés ? Quel travail cela a t-il représenté pour toi ? Pour moi qui les ai lu aux Éditions Rivière Blanche, que vais-je y trouver en plus ?



T.G. : C’est un travail sur lequel je suis actuellement, donc j’ai encore une vision précaire de ce qu’on pourra y retrouver en bonus. Néanmoins, ce qui est sûr, c’est que le premier tome a subi un brossage stylistique nécessaire, et j’ai ajouté deux ou trois scènes pour équilibrer le récit un peu mieux. Le deuxième volet devrait subir moins de modifications. Dans l’intégrale, on pourra également lire deux nouvelles : L’Ere du Tambalacoque (disponible dans Les Trésors de la Rivière Blanche) et une inédite.


C. : Je crois que tu as d'autres futurs publications, comme un thriller jeunesse peux-tu nous en parler un peu plus ?

T.G. : Je ne vais pas trop m'épancher sur la question, parce que le travail est toujours en cours et qu'il n'est pas encore annoncé par l'éditeur, Rageot. Mais le titre est "Cent Visages", c'est un thriller pour ados. Avec un background légèrement dystopique. ! 


C. : Comme l'a fait précédemment Ophélie Bruneau, je te demanderais de me choisir, ma prochaine lecture (s'entend dans les deux mois à venir ^^) dans ma Pile à lire : ICI (soit pas vache j'ai déjà la soupe aux choux à lire ...) :

T.G. : Et sinon, comme livre, je te choisis... Dominium Mundi de François Baranger ;)





*Vers les étoiles

mercredi 6 novembre 2013

Sous l'ombre des étoiles - Thomas Geha



La guerre entre Salamandres et Humains a pris fin.
À la suite d’une dernière bataille épique, Kee Carson, tireur d'élite à bord du Templier, s’échoue sur une planète insignifiante, Seinbeck.Resté deux siècles en hibernation, il s'y éveille et apprend qu’Humains et Salamandres, descendants des naufragés, ont fini par s'allier en tribus nomades pour faire face à une menace mutuelle : les indigènes de ce monde.
Dans le clan qui l'adopte, Carson fait la connaissance de Sirval, un salamandre qu'il déteste aussitôt. Difficile pour lui d'oublier ses années de guerre, celles qui l'ont séparé de sa famille et de Valtor, sa planète natale. Mais bientôt, contaminé par Mari-Ou, guide de la Tribu de l'Espace, et Poing de Verre, un géant rouquin devenu son meilleur ami, il commence à changer...
Kee le sait parfaitement, aucun retour en arrière n’est possible : il devra s’adapter à son nouveau monde, sous l’ombre des étoiles…


Thomas Geha nous offre ici le Tome zéro de son univers planète Pirate. Un monde assez vaste que l'auteur exploite de plus en plus et qui est toujours plaisant de retrouver. Le premier tome de planète Pirate a paru en 2011 sous le titre de «  La Guerre des Chiffonneurs » aux éditions Rivières blanche. Un roman qui s'était révélé extrêmement plaisant, divertissant. Simple ( mais pas simpliste) d'une lecture fluide avec une immersion immédiate. Par la suite on a pu découvrir sa nouvelle dans le même univers « Les tiges » paru aux éditions Griffe d'encre récemment primée par le prix Rosny-Ainé.
Dans ce tome Zéro, Thomas Geha nous offre les mêmes ingrédients, cela se révèle toujours aussi divertissant et efficace bien qu'il faille souligner que sa plume s’aiguise à chaque nouvelle publication et que ce tome s'axe moins dans l'action et s'oriente plus dans l'introspection du personnage principal...
Dans ce tome nous decouvrons Kee, qui a réussi à s'extraire du templier, vaisseau alors aux prises avec l'ennemi  « Les salamandres », par le biais d'une capsule de cryogénisation. Il est réveillé et accueilli, près de deux siècles plus tard, sur la Planète Seinbeck par une communauté nomade opprimée par les autochtones. Malheureusement cette tribu a dans ses membres un salamandre. Kee va alors devoir composer avec son aversion viscérale pour cette race...

Bien que l'évolution des relations du Salamandre Sirval avec Kee soient quelque peu prévisible, Thomas Geha a su construire un texte intelligent qui saura toucher les lecteurs et qui malheureusement ne manquera pas de nous rappeler notre quotidien. De plus je trouve que prendre un tel plaisir de lecture alors que l'issue, l'évolution des personnages sont entendues montre à quel point la plume de Thomas Geha s'avère efficace.  Et c'est avec Subtilité que les thèmes de l’immigration, l'intégration, l'acceptation de la différence sont abordés avec le regard de kee, qui va devoir grandir, évoluer dans un environnement qui n'a plus rien à voir avec la planète où il a grandi, et où « l'ennemi » n'est plus le même. Tout cela nous est servi dans un univers que l'on sent vaste et qui demande à n'être qu'une fois encore exploré par l'auteur tant la richesse rien que d'une planète est exaltante.


Avec ce nouveau roman Thomas Geha ne démérite pas son prix récemment accordé pour sa Nouvelle « les Tiges » qui s'inscrit dans la continuité de celle-ci. On ne demande qu'à découvrir la suite ...



    
ma note : 




1ère participation 

Les chroniques de:  dévoreur de livreLune et de Lorhkan 


vendredi 25 octobre 2013

Barrière mentale et autres intelligences - Poul Anderson




Sous l’effet d’un phénomène cosmique insoupçonné, toutes les intelligences terrestres se trouvent décuplées du jour au lendemain. Les déficients mentaux se découvrent un Q.I. des plus satisfaisants, les gens ordinaires acquièrent des capacités hors normes... Est-ce l’âge d’or, enfin, pour une humanité appréhendant, après des millénaires d’une évolution tourmentée, le prix réel de la vie, son caractère infiniment précieux ?



Rien n’est moins sûr, d’autant que les animaux, eux aussi, acquièrent une intelligence hors norme. Et avec elle l’esprit d’indépendance, voire de vengeance...


Poul Anderson exploite l'idée qu'une barrière entravait l'intelligence et que celle-ci disparaît subitement et permet de décupler l'intelligence de chacun, homme comme animal. Les animaux se rebellent, ils ne souhaitent plus être exploités par l'homme. Les hommes qui occupaient jusqu'ici un travail indigne d’intérêt arrêtent de travailler trouvant leur emploi indécent vis à vis de leur intelligence nouvelle. Et la pauvre femme au foyer découvre la vacuité de sa vie …

« Prenons l'homme moyen, travaillant dans un bureau ou une usine, conditionné par un ensemble de réflexes verbaux, son avenir à une errance au jour le jour, dont les aspirations consistent à se remplir l'estomac et à se laisser abrutir par la télévision, dont les l’ambitions se réduisent à posséder des voitures toujours plus volumineuses, des objets en matière plastique toujours plus perfectionnés, et tout ce qui compose le fameux mode de vie américain. Même avant le changement une sorte de vacuité existait dans le monde occidentale, comme si on se rendait compte, inconsciemment, qu'il devait y avoir, dans la vie, autre chose qu'une existence éphémère – et comme si cet idéal avait attendu en vain. »


Outre quelques passages qui m'ont un peu interpellé, l'idée du roman qui rappelle « Des fleurs pour Algernon » de Daniel Keyes, n'est pas dénuée d’intérêt, où le surcroît d'intelligence réveille l'homme endormi … L'intelligence c'est bien, ça ouvre de nouvelle perspectives de recherches, de découvertes, d'avancées technologiques, mais rend-t-elle l'homme plus heureux ? De plus, je ne sais pas si c'est voulu par l'auteur mais la nouvelle façon de communiquer de l'homme à l'intelligence décuplée est finalement assez primitive...

Autant j'ai apprécié le début du roman, qui se lisait avec fluidité et avec intérêt. Autant je me suis embourbée par la suite ( à partir de 80 pages …) et que je suis désormais incapable de fournir une critique un tant soit peu construite. Car je n'ai pas retenue grand chose, les personnages ont glissé sur moi, je n'ai eu d'attachement pour aucun d'entre eux, ils m'ont paru pour la plupart d'une froideur extrème mais j'en viens à la conclusion que c'est exactement l'effet escompté par l'auteur. Je pense que ce récit aurait pu être une novella je pense qu'elle en aurait été que plus agréable pour moi si ce récit avait été plus court, mais là avec 234 pages, je me suis quelque peu ennuyée. 

A la suite du roman on retrouve 3 nouvelles que j'ai un peu plus apprécié que le roman, sans doute parce que d'un ton plus léger. On y retrouves "les Arrièrès", des extra-terrestres débarquent sur terre, et les humains ne sont visiblement pas les créatures les plus intelligentes. 
« Un spatial doit savoir un tas de trucs. Les vaisseaux se pilotent eux-mêmes, si on veut, mais malgré tout, on ne peut pas prendre de grosses nouilles dans l'équipages »

Ensuite vient "Technique de survies", nouvelles sur le voyages dans le temps, on y envoie 3 personnes à Rome lors du Ier siècle. Pour 3 personnes téléportées, 3 personnes des temps anciens seront envoyées au temps présent, mais rien va ne se passer tel que les scientifiques l’espéraient. Une nouvelle assez sarcastique et qui se laisse lire avec plaisir. Et pourquoi donc nos ancêtres seraient dénoués de bon sens ?

Puis le livre se poursuit sur "Terrien, Prends garde !" Un garçon recueillie par un couple de fermier essaye de s'adapter à un monde qui n'est visiblement pas le sien... Ou si superman avait été autrement plus intelligent que doté de supers pouvoirs ... 

J'avoue avoir fait l'impasse sur la postface qui je n'en doute pas est très intéressante, mais je doutais de pouvoir m'y divertir, j'y reviendrais sans doute plus tard quand ma cervelle sera apte à ingérer ce type d''information. Peut être lorsque ma barrière mentale se sera évanouie.

Barrière Mentale et autres intelligences est une œuvre complète qui aborde de façon pertinente la notion d'intelligence de différents points de vue et époques. L'auteur parvient à l'empathie nécessaire pour développer les interactions relatives à cette absence de barrières mentale pour le récit principal. Au niveau des nouvelles, ils soulèvent également des questions assez pertinente (religion, hiérarchie sociales etc ..) entre terriens et extra-terrestres, mais également entre les époques.   




        



mercredi 16 octobre 2013

Défi Âne VS Papillon #6








Alors Lune pour ce VIème défi, je te choisis un livre que je t'offre à savoir, le Dieu dans l'ombre de Megan Lindholm ( Robin Hobb quoi !!) C'est un livre que j'ai beaucoup aimé et que j'aimerais que tu découvres. J'espère vraiment que tu relèveras ce défi et que ce livre te plaira autant qu'il m'a plu.






Voyons ce que Lune m'a choisi comme lecture pour ce défi : ICI 


Nos précédentes lectures dans le cadre du défi :

  1. Lune a lu : Druide d'Oliver Peru / J'ai lu : Le Prophète et le Vizir d'Yves et Ada Rémy
  2. Lune a lu : Présumé Coupable d'Isabelle Guso / J'ai lu Le Rêve du Prunellier de Rozenn Illiano
  3. Lune n'a pas lu le clairvoyage / J'ai Lu Mémoria de Laurent Genefort en lecture de rattrapage
  4. Lune a lu Baroudeur de Jack Vance / J'ai le Le passage de Justin Cronin 
  5. Lune a lu Anamnèse de Lady Star  / J'ai lu Barrière Mentale 

lundi 7 octobre 2013

Les Parias d'Engelar - Aurore Perrault







Engelar, dernier bastion d’une humanité qui a survécu à la Grande Catastrophe.
Kairo, l’explorateur, rentre chez lui après des mois d’absence, porteur d’une nouvelle qui va changer la vie des habitants de la cité. Dès son arrivée, il est intercepté par la milice : l’Eglise n’aime pas les surprises. Dans les sous-sols, les Parias se terrent, isolés de leurs semblables par les pouvoirs du Prophète : l’Eglise n’aime pas les gêneurs. D’autres les rejoignent, par choix ou après avoir déplu aux puissants : l’Eglise n’aime pas les rebelles.
Pourtant, les actions de tout un groupe pourraient bien changer l’ordre des choses et faire éclater certains secrets poussiéreux au grand jour…


Sortant d'un récit très riche et développé (Silo), j'avais envie d'une lecture plus simple et plus rapide. De ce point de vue le contrat est rempli. « Les Parias d'Engelar » offre tous les ingrédients du post Apo. Ce qui m'a le plus surpris au court de cette lecture, et que je ne m'explique pas, c'est cette impression d'évoluer dans un univers de Fantasy.
Maintenant pour être tout à fait franche malgré que le roman soit court, je me suis quelque peu ennuyée. Je pense pas que cela incombe vraiment au roman, c'est qu'à force de lire dans le domaine du post-apo, et bien que je savais très bien que je n'entamais un roman qui ne prétendais pas révolutionner le genre, cela n'a pas empêché l'ennuie de s'installer. L'ennuie, pourquoi, le roman s'avère sans surprise une fois qu'on a compris que les morts ne concerneront que « les méchants ». Et cela ne relève en rien d'un besoin de violence gratuite ou d'hémoglobine à outrance, c'est que pour moi le roman aurait gagné en crédibilité si l'auteur avait réussi également à faire disparaître un voir deux protagonistes parmi les « gentils  héros» cela aurait donné un peu plus de tension dans la lecture, et, aurait également permis au lecteur de ce dire qu'il y aurait alors des scènes un peu moins attendues. De plus le coté romancé du roman sans vraiment alourdir le texte ne présente que peu d’intérêt à mes yeux, pourtant je ne suis pas contre un peu de romantisme dans les textes, mais pour ce coup-ci j'ai trouvé cela superflus.

Toutefois l'écriture se révèle fluide, et le monde « les Parias d'Engelar » constitue une très belle base pour un post apo. Je pense que ce roman peut se révéler très convainquant auprès d'un jeune public et novice du post apocalyptique. Certaines notions sont également très intéressante, notamment le besoin des hommes de croire en un guide, ce besoin récurrent qu'à l'homme de mythifier. Une jeune auteure à suivre, et qui sort de la mare cocyclics.


                 





jeudi 3 octobre 2013

Silo - Hugh Howey



Les éditions acte Sud lancent une nouvelle collection Exofictions où l'on retrouvera des ouvrages aussi bien de SF que de Fantasy. Pour inaugurer cette collection, ils ont misé sur Silo de Hugh Howey, livre paru aux US en auto édition chez Amazon et qui fut vite repéré.


L'intrigue débute sur le personnage du Shérif qui fait le choix d'aller volontairement au nettoyage. Silo est une communauté d'individus qui vit dans un bunker enterré, lorsqu'une personne commet une infraction ou demande à sortir, il est envoyé au nettoyage. La cafétéria la plus proche de la surface dispose d'un grand écran avec vu sur les collines désolées d'un monde devenu toxique. Cet écran a pour but de rappeler aux habitants du silo que la surface est resté nocif. Régulièrement une personne est envoyé au nettoyage, ce nettoyage consiste à laver les caméras extérieures afin que l'image donnée à la cafétéria reste fidèle à l'environnement du dehors. Seulement, l’issue du nettoyage est fatal, forcement puisque l'air extérieur est irrespirable... Mais voilà le shérif décide de sortir, il veut voir la surface par lui même, voir ce que sa femme a voulu voir quelques années auparavant.
Le shérif mort, l'adjoint et la maire décide de trouver un remplaçant. Ils miseront sur Juliette, une jeune femme de caractère et travaillant aux machines aux derniers étages du silo. Cette partie va donc nous permettre de faire connaissance avec le silo, son fonctionnement, sa mécanique sociale.

exemple de bunker enterré 
J'ai vraiment eu une lecture très plaisante de ce livre malgré quelques points qui m'ont proprement agacée. La première partie du roman est assez plaisante et se lit très vite. Par contre à un moment l'auteur aborde toute une partie technique sur la machinerie nécessaire au bon fonctionnement du silo : génératrice, forage eau et pétrole, extractions minières, filtrage etc. On comprend la démarche mais voilà techniquement il y a des choses pas réalisable et même une notion inexacte, l'auteur ne maîtrise pas le sujet et développe à n'en plus finir, pourtant il était simple de se documenter ( cf  : "gradient géothermique" : ceux l'ayant lu comprendront), à moins que.. Et à contrario on se retrouve avec des domaines que l'on aurait souhaité voir un peu plus développés, le coté économique et sociétal par exemple. Une communauté dans un silo, coupée du monde mais qui à priori possède une autosuffisance globale, comment ? Ok ils (?) ont misé pour une absence d’accroissement naturel ( un mort = une naissance), donc on essaye de nous faire croire que le secret d'une gestion réussie peut venir de là. Mais non ça ne fonctionne pas comme ça, hélas ... Et puis j'aurais souhaité qu'il développe un peu plus comment sont cultivés les fruits et légumes parce que j'ai eu assez peu de réponses à part qu'il y a beaucoup de cultures hydroponiques. De plus, j'ai quelque peu été déçue par l'évolution de Juliette et surtout la limite régression de Lukas.

Toutefois, le livre se lit bien, et vite. Silo avait tout pour me plaire, scénario post-apo qui ne manque pas d'originalité, mais je pense qu'il est très dure de maîtriser chaque aspect lorsque l'on choisi de traiter le sujet d'une société souterraine. J'attends la suite, car peut être que l'auteur saura mieux aborder certains sujets, ceci n'est pas exclu, je lui accorde le bénéfice du doute et espère que le second tome m'offrira certaines réponses, même s'il ne pourra se défaire des erreurs commises dans le premier. J'espère également que l'auteur ne poussera pas trop loin dans le dénouement, et qu'on ne se retrouvera pas dans une série à tome à n'en plus finir...




           


Hugh Howey a vendu les droits à Riddley Scott, qui a déjà acquis les droit de la trilogie "Le passage" de Justin Cronin, où vous pouvez d'ailleurs retrouver la chronique "Le Passage" et "Les Douzes", ça va faire beaucoup de post apo à traiter pour un même réalisateur. 
A savoir également que le titre original est "Wool" et que le livre doit son nom à cette explication : "the title comes from the scrubbers used by people sent to clean the sensors on the surface" Merci Lune pour avoir trouvé ;). Sinon pourquoi "Silo" outre le coté cylindrique, la réponse nous est offert vers la fin du livre ^^


CITRIQ
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