dimanche 20 mars 2016

Les Affinités - Robert Charles Wilson

Editions : Denoël 
Collection : Lunes d'Encre
Traduit par Gilles Goulet
Illustration de couverture par Aurélien Police
Date de publication : 25/02/2016
Prix papier : 22 € / Prix numérique : 15,99 €
336 pages 


Adam Fisk s’est installé à Toronto pour suivre des études de graphisme que lui finance sa grand-mère. Là, il s’est inscrit à un programme payant pour déterminer à laquelle des vingt-deux Affinités il appartient. Adam est un Tau, une des cinq plus importantes de ces nouvelles familles sociales théorisées par le chercheur Meir Klein. Quand la grand-mère d’Adam, diminuée par une attaque, est placée dans une maison de retraite, le jeune homme n’a plus les moyens de suivre ses études. Mais être un Tau confère des avantages qu’il va vite découvrir : travail rémunérateur, opportunités sexuelles, vie sociale pleine et satisfaisante. Tout est trop beau, trop facile. Tout va très vite pour Adam… et il en est de même pour le reste du monde, car le modèle social des Affinités est en train de s’imposer. Malheureusement, dans l’histoire de l’Humanité, aucun changement radical ne s’est fait sans violence.


 Les Affinités, c'est quoi ? 
C'est une sorte de méga réseau social IRL divisé en plusieurs Affinités, vingt deux, après une batterie de test l'une d'elles vous est attribuée ou pas.  Une sorte de Meetic nouvelle génération avec un mélange de Facebok, ne soyons pas avare de références. Avec le slogan qui va bien "si vous n'aimez pas vos défauts quelqu'un les aimera pour vous". 
L'idée des affinités c'est pas vraiment de trouver l'amour, non, c'est de côtoyer des personnes qui sont de la même affinités, et donc qui seront plus amenés à vous aimer, vous comprendre, vous accepter tel que vous êtes. D'ailleurs, dans un groupe d'affinités se crée souvent un lien quasi télépathique, un lien unique. 
Adam est donc un Tau, et se trouve grâce à ce nouveau concept une nouvelle famille plus à même de l'accepter, plus à l'écoute, qui ne le juge pas. Tau se trouve être une des affinités les plus importantes avec les Hets.
 Le système fait de plus en plus d'adepte même s'il est aussi possible de se faire recaler. Tout le monde ne peut pas être affilié à une affinité. Seulement le concept grandi et l'Affinité Tau devient une énorme entreprise qui profite au Tau et uniquement au Tau. Cette affinité devient une menace pour la société, comme le reste des affinités d'ailleurs, d'autant que les affinités se developpent au niveau mondial. Se joue en plus avec le temps une rivalité entre Tau et Hets, viennent à cela se rajouter des enjeux politiques. Jusqu'au êtes-vous prêt à aller pour votre Affinités ? 

La lecture s'avère efficace, au début on se demande un peu où on met les pieds et puis petit à petit le roman gagne un rythme de type Thriller. Le reproche qu'on pourrait faire c'est le non développement des autres affinités. On est vraiment au cœur du fonctionnement Tau, où l'auteur tisse finement son personnage d'Adam Fisk puis on entre-aperçoit un peu la dynamique des Hets par le conflit qui naît entre ces deux affinités.
D'ailleurs en soi les Affinités dans leur fonctionnement m'a un peu dérangé, enfin les Tau puisqu'on a affaire qu'à eux. Pour faire simple c'est comme une private joke que vous ne comprenez pas et pour laquelle on vous donne juste comme explication "Laisse tomber tu ne peux pas comprendre". Une espèce de sentiment d'abandon, d'injustice et de vide, le sentiment d'être un rebut qu'on méprise. Limite Littérature blanche Vs Littérature de l'imaginaire. (pardon ^^)
Et le problème des affinités vient aussi de là, si tu ne rentres pas dans l'une des cases, tu deviens un laissé pour compte. Et que font les laissés pour compte dans système quand on leur refuse l'entrée ? Ils ont peur, il se sentent menacés.

Voilà ce que raconte le roman, la construction de nouvelles communautés où seul ceux qui en font parti ont de l'importance, enfin chez les Tau. Wilson ne développant pas les autres affinités.

Bref Robert C. Wilson nous sert ici un roman parfaitement rythmé, qui nous embarque facilement et nous interroge finalement beaucoup sur les dérives communautaires. Il le fait à travers un seul prisme, Adam Fisk et par une seule affinité. Et finalement, cet angle unique n'est-il pas suffisant pour faire passer le message ? 






2 commentaires:

  1. J'en entends le plus grand bien de partout, va falloir que je me penche sur son cas à celui-là...

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  2. Pour ma part, je l'ai trouvé excellent, très bon remède à ma panne de lecture... ;-)

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