mercredi 17 mai 2017

Water Knife - Paolo Bacigalupi

Editions : Au Diable Vauvert
Traduit de l'américain par Sara Doke
Titre original : The Water Knife
Date de publication : 27/10/2016
Prix papier : 23 €, prix numérique : 12,99 €
496 pages




La guerre de l’or bleu fait rage autour du fleuve Colorado. Détective, assassin et espion, Angel Velasquez coupe l’eau pour la Direction du Sud Nevada qui assure la survie de Las Vegas. Lorsque remonte à la surface la rumeur d’une nouvelle source, Angel gagne la ville dévastée de Phoenix avec une journaliste endurcie et une jeune migrante texane… Quand l’eau est plus précieuse que l’or, une seule vérité régit le désert : un homme doit saigner pour qu’un homme boive.



Water Knife, c'est quoi ? C'est un thriller d'anticipation qui traite de la rareté de l'eau, de son exploitation à travers le droit de l'eau sur les terres états-uniennes et de leur conséquence.

Afin de mieux comprendre l'idée développée dans ce roman je vous invite à lire cet article =>

Dans l’Ouest des États-Unis, les droits historiques sur l’eau nuisent aux efforts de bonne gestion de la ressource


Que dire de plus, Paolo Bacigalupi nous pousse à nous interroger sur la gestion de l'eau et sur les conséquences futurs sur comment l'eau est gérée et acquise aux états unis. C'est d'ailleurs déjà un véritable problème qui subsiste aujourd'hui où des conflits sur la propriété de l'eau entre les états émergent et s'accentuent de plus en plus avec le réchauffement climatique . Et plus l'eau se faire rare et plus les conflits s’exacerbent...

Imaginez un monde restreint en eau, quand je dis restreint c'est limité à une certaine quantité d'eau par jour et par personne. C'est aller faire la queue chaque jour à la pompe pour avoir sa part. C'est une restriction bien plus draconienne que la simple restriction qui peut nous interdire ici en France d’arroser notre jardin. 

Au niveau de la fiction, c'est Paolo qui résume le mieux son roman "extrait de son interview avec Gromovar" :


"Water Knife est une histoire sur le changement climatique, la sécheresse, et la raréfaction de l’eau dans un futur proche. C’est l’histoire de trois personnages qui essaient de survivre dans ce futur difficile. Le gros de l’action se passe dans la ville de Phoenix (Arizona), une ville qui n’a pas planifié, qui ne s’est pas demandé d’où venait l’eau qu’elle consommait, et qui se retrouve confrontée pour l'usage de cette ressource à la ville de Las Vegas. Ces deux cités, et tous les Etats du SE des USA, dépendent de la rivière Colorado. C’est une histoire sur la rivière, sur qui a accès à la rivière, sur qui la contrôle.

Concrètement, c’est l’histoire de trois personnes qui essaient de survivre dans ce monde fracturé. Il y a le coupeur d’eau, Angel, qui « coupe » l’eau pour Las Vegas. Il va à Phoenix à la recherche de droits sur l’eau, pour assurer que Vegas aura toujours l’eau dont elle a besoin. Il y a Lucy Monroe, une journaliste. Elle a des informations explosives concernant les droits sur l’eau qu’Angel cherche. Tous deux se trouvent donc sur des trajectoires conflictuelles. Et puis il y a Maria, une réfugiée climatique qui a fui son Texas natal, déjà asséché. Elle s’est retrouvée coincée à Phoenix, alors qu’elle veut aller vers le Nord. Tous ces personnages vont interagir, et leurs dures histoires respectives donneront accès à l’image plus large d’un monde en cours de fragmentation."


Le thème choisi par l'auteur a fait mouche auprès de la lectrice que je suis, le roman permet de percevoir de façon assez effrayante à quoi ressemblerait(a) le monde de demain avec la raréfaction de l'eau et l'auteur frappe juste, le background est une réussite. On ne mesure sans doute pas assez aujourd'hui les conséquences du rationnement en eau. Nous jouissons d'un confort que nous ne sommes pas encore en mesure de savourer la chance. Cette appauvrissement de l'eau existe déjà, certains Etats aux USA subissent de plein fouet les effets du réchauffements climatiques et de la sécheresse qui en découle. 

Au delà de la justesse du propos et du génie d'anticipation dont fait preuve l'auteur, je dois dire que j'ai quelque peu boudé ma lecture au début du roman. J'ai trouvé la mise en place un peu poussive et j'ai éprouvé une certaine difficulté à appréhender d'un coup toutes les problématiques qu'expose le roman, cela m'a d'autant plus perdu que je n'y connaissais rien sur le droit à l'eau aux USA. Le temps que j'ingère qui fait quoi, qui bosse pour qui, et le rôle de chacun, je me suis quelque peu égaré jusqu'à la moitié du roman.

Le roman prend en suite plus de rythme une fois digéré tous les tenants et les aboutissants. Finalement, avec un peu de persévérance de ma part le roman s'avère efficace.

Reste que le plus frappant, c'est qu'une fois le livre fini, on est vite tenter de faire des recherches. Et le plus angoissant dans ce roman, c'est que cette anticipation n'est qu'à deux (un) doigts de devenir une réalité.

Bref j'ai passé un moment de lecture en demi-teinte, roman que j'ai su apprécié qu'à la moitié et qui a le mérite d'ouvrir son champs de connaissance et d'inquiétude en ce qui concerne notre futur proche.



6 commentaires:

  1. Bon je vais éviter de le lire en vacances alors pour ne pas me déprimer. Mais il est dans ma PàL donc j'y viendrais forcément ^^

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  2. C'est vrai qu'il n'est pas évident d'entrer dans ce roman quand on a aucune idée de comment fonctionne les droits sur l'eau aux USA. Wikipédia a été un grand ami sur ce coup-là.
    Après, une fois bien entré dans ce thriller, on se prend un belle baffe, et comme d'habitude dans ce genre de roman d'anticipation, l'humanité n'en sort pas grandie...

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  3. J'avais beaucoup apprécié La fille automate de l'auteur, celui-ci a l'air tout aussi intéressant, je le noté !

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  4. La fille automate était difficile d'accès aussi : au début on ne comprend pas trop ce qui se passe. Marque de fabrique de l'auteur ?

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    1. Peut-être, n'ayant pas lu la fille automate, je ne saurais l’affirmer.

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  5. Voilà une lecture musclée, autant sur cette première partie de roman où il faut ingurgiter des informations qu'en général, au vu de la thématique traitée.

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