jeudi 29 octobre 2015

Magique aujourd'hui - Isabelle Jarry

Editions : Gallimard
Collection : Blanche
date de parution : 27/08/2015
prix papier : 20 € / prix numérique : 13,99 €
336 pages

Dans un futur proche, Tim est un jeune chercheur ; il entretient une relation fusionnelle avec Today, son assistant androïde. Lorsque Tim est envoyé une semaine en cure de déconnexion dans une campagne isolée, sans réseau ni communications, le robot, livré à lui-même, va s’essayer à l’autonomie. Tim fait l’expérience de la solitude et du sevrage. Plongé en pleine nature, il découvre le lien puissant qui l’unit à la terre, au ciel, aux animaux. Le jeune homme se dévoile au fil des situations tandis qu’on assiste, ému et réjoui, à la naissance d’une conscience et d’une personnalité originales : celles du robot. Dans un texte où affleurent sans cesse l’humour et la poésie, Isabelle Jarry nous propose quelques visions de ce que pourrait être le monde de demain, ou plutôt de cet «aujourd’hui magique», que nous voudrions enchanté par la technologie.


Que dire de plus que la quatrième de couverture ne nous dit déjà. D'ailleurs n'en dit-elle pas un peu de trop. Je me refuserais donc de vous en révéler d'avantage.

Oui, Tim a la trentaine et est contraint de partir à un stage d'une semaine de déconnexion. Trop connecté, relation trop fusionnelle avec son robot domestique, Today.

Au delà du caractère dystopique du roman et du coté Big Brother, le livre nous amène à développer notre point de vue sur nos relations avec les nouvelles technologies. Et plus exactement avec le tout connecté. 
D'ailleurs, le développement de nouveaux robots domestiques que l'on commence à voir émerger, quelle place faut-il leur donner ? Quelle relation est-on prêt à entretenir avec eux ? Jusqu'à quel point peut on être fusionnel avec une machine ? C'est surtout ces problématique que vient souligner Isabelle Jarry par Magique aujourd'hui. Les robots seront-il capable de développer leur libre arbitre, etc ?

Ce "problème" de sur-connexion nous y somme déjà confronter chaque jour, avec nos smartphones. Combien sommes nous à être ultra dépendant, accro à notre smartphone, prolongement de nous même, une véritable addiction. Pourquoi ? Comment s'en détacher, faut-il passer d'un extrême à l'autre, aménager des zones blanches, mettre en place des stages de sevrage ? Ou faut-il appréhender tout cela d'une autre manière. Est-ce bien le rôle de l'Etat de contrôler notre hyper connectivité, dans quelle mesure peut-on s’ingérer dans la vie des gens pour décider de les soustraire de leur quotidien, jusqu'à quel degrés peut-on accepter que l'Etat nous assiste ?

Il y a quelques temps une spécialiste expliquait cette dépendance aux smartphones, et aux réseaux sociaux était une sorte de substitution à nos doudous d'enfance. Un outil qui nous rassure, qui nous permet d'être en permanence socialisé, d'être lu et bénéficier d'interaction. 

Mais à côté de ça, est-on encore capable de lever le nez et d'admirer la nature, profiter d'une flânerie au grand air de la campagne ? Isabelle Jarry oppose les deux, en tout cas dans son roman, ces deux mondes sont en parallèle, presque sans nuance. D'un coté l'urbain connecté de l'autre le campagnard vivant en zone blanche. Et Tim se retrouve violemment parachuté d'un monde à l'autre. 

Et de l'autre coté, Today son robot se retrouve seul, à gérer son indépendant et doit réussir à s'autonomiser dans un monde dans lequel Tim bien que l'ayant conduit partout le protégeait. Today a la naïveté de l'enfant surdoué qui découvre le monde.

Alternant les chapitres entre Tim et Today, Isabelle Jarry, fait naître un parallèle entre les deux combats que mènent ses protagonistes.

Et il est certain que le lecteur à la fin de sa lecture se sera aussi bien attaché au robot domestique, qu'il aura compris la rage de Tim et ses revendications. Le roman arrive à nous interroger sur les addictions, leurs bénéfices et leurs limites.

Un roman qui s'avère intéressant, qui ne révolutionne pas le genre, mais qui abordent les thèmes avec intelligence. 


ma note : 





1 commentaire:

  1. Pile dans le thème de la série Black Mirror que je viens de commencer. Un thème qui m'intéresse beaucoup !

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