vendredi 23 octobre 2015

Journal de nuit - Jack Womack

Editions : Folio Gallimard
Collection : Folio SF
Date de ré-édition : 27/08/2015
prix papier : 8 €
392 pages


Vous tenez entre les mains le journal intime de Lola Hart. Elle l’a commencé à l’âge de douze ans, quand ses parents le lui ont offert pour son anniversaire. Elle l’a très vite surnommé Anne. Réminiscence d’un célèbre journal écrit par une autre jeune fille juive? 
Laissez Lola vous conter son histoire, sa vie faite d’espoir, de chagrins et de peurs, d’amour et de haine, celle d’une adolescente qui ressemble à de nombreuses autres. Sauf qu’elle vit dans une Amérique qui semble en proie à la folie, marchant tout droit vers son effondrement, une société qu’on aimerait ne pas connaître, mais qu’on a un peu trop tendance à reconnaître.
Écrit au début des années 1990, Journal de nuit est un roman glaçant qui n’a rien perdu de son actualité, un ouvrage choc qui vous marquera durablement.


Ce livre m'a été fortement conseillé par Nicolas de Just a Word. Après j'avais repéré sa ré-édition et la quatrième de couverture m'avait paru convainquante. Le coté anticipation dystopique, l'aspect épistolaire.

Le roman commence sur la composition familiale, le père scénariste pour les studios hollywoodiens, la mère qui vient de perdre son emploi de professeur, la petite sœur Cherryl (Boob) et puis Lola (Booz) douze ans qui vient tout juste de les fêter. Pour cette occasion ses parents lui ont offert un journal intime, un bureau, et la possibilité d'avoir sa propre chambre. Enfin elle a sa propre chambre parce qu'elle récupère celui de la bonne que ses parents ne peuvent plus employer. Son père n'arrive plus à vendre ses scenarii, l'argent manquant pour produire des films. Les parents peinent à joindre les deux bouts, ils doivent sous louer leur appartement et en prendre un dans un autre quartier de New York beaucoup moins prestigieux, estimé comme mal fréquenté pour certains. Les sœurs ont beaucoup plus de transports et subissent les moqueries entre autres de leur nouveau statut de pauvre, plus les rumeurs grandissantes sur les mœurs pas très catholiques de Lola.


Le père prend un nouveau travail comme libraire dans un grande enseigne du centre sous les ordres d'un patron despote. La mère corrige des manuscrits pour des maisons d'éditions. Mais l'argent ne rentre pas. Dehors les émeutes et les violences se succèdent. Les présidents ne font pas long feu et se font assassiner. 
La petite Boob se referme, Lola se trouve de nouvelles amies dans le quartier. La mère déprime et plane de plus en plus souvent, aux prises avec ses anti-dépresseurs. Lola ne voit plus son père qui fait des heures à n'en plus finir. 

 Elle se pose des questions identitaires, sur l'avenir de sa famille, et des préoccupations pas toujours de son âge. 

Le journal intime de Lola commence le 15 février et se fini le 10 juillet de la même année.
J'ai de suite été happée par le récit. Tellement que c'est en présentant le livre durant un club de lecture que j'ai réalisé ce qui était pourtant une évidence :  Le Parallèle avec le Journal d'Anne Franck. Référence tellement évidente que Lola nomme son journal intime Anne. Et qui d'autre que Anne peut comprendre Lola.
Cinq mois de descente aux enfers progressives. Cinq mois seulement pour voir la vitesse à la quelle une famille passe d'une situation confortable aux menaces d'une vie sans lendemain. Cinq mois qui font grandir une fillette de façon exponentielle. On comprend dès le début que le roman ne nous offrira aucune rédemption, aucune porte de sortie. 
Ça fait mal, ça fait peur, ça nous laisse avec un sentiment amer et d'inconfort. Une anticipation datant de 1993 si proche d'une réalité, qui résonne tellement fort en ce moment. 

L'auteur y mixe différents thèmes qui font échos, sans vraiment avoir plus de développement, n'oublions pas que c'est une fillette de douze qui retranscrit sa vie au quotidien. Alors qu'à t-elle a nous dire sur le dérèglement climatique, pas grand chose, sur les émeutes et la crise économique, pas grand chose non plus. Elle en est juste consciente. La situation l'écrase, et elle cherche de l'oxygène avec ses nouvelles amies, des gamines, elles aussi, mais qui connaissent le milieu de la rue mieux que Lola. Des gamines, oui, mais qui ont du grandir plus vite, trop vite. Qui n'ont de gamine que leur âge. 

Une roman qui prend aux tripes, un roman dure qui sonne vrai, malheureusement.




ma note :

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