samedi 15 octobre 2016

Le syndrome du Calimero dans la société postmoderne - Violaine Ripoll

Editions : Sulliver
Date de parution : 10/01/2015
prix : 12 €
144 pages 

2009. Le jeune homme est à bout. «Trop. J’avais envie de crier, de hurler tout ce que je pensais d’eux, leurs arrangements et leur mocheté, j’avais envie de leur bondir à la face, de les attraper par les cheveux, par la peau des grasses bajoues, j’avais envie d’écrabouiller leurs visages sur la longue table ovale.» Il fuit. Retour aux sources, loin du travail cravaté, de l’avenir formaté : les copains d’antan. L’océan pour sa beauté. Et pour survivre, des chantiers de bricole.
Mais le temps passant, l’âge venant, sur quoi va déboucher l’accès de révolte de la jeunesse? Suivent les années 2024, 2039, 2064: trois instantanés de vie, dans un Sud-Ouest où tout vire au cauchemar. Relégués dans des mobil-homes près de l’océan, nos antihéros vivent des miettes d’une radieuse «Seacity» pour résidents aisés. Mais si la marge est la seule échappée, elle se réduit à mesure que l’humanité se déshumanise. L’écart ne cesse de se creuser entre un monde voué au culte du paraître et du profit et ceux qui refusent de couler leurs vies dans le moule de cette idolâtrie. D’autres horizons s’ouvriront-ils pour celui qui ne veut pas renoncer à s’indigner?

Prenant à contre-pied le roman d’anticipation qui nous chante d’hypothétiques lendemains, Violaine Ripoll rajoute avec une lucidité joyeusement désespérée de l’aujourd’hui à notre aujourd’hui et dessine ainsi non sans ironie un demain ordinaire glaçant de vraisemblance.
Après des études de géographie, Violaine Ripoll a travaillé comme assistante au sein du Monde diplomatique, puis comme rédactrice en chef de la revue Le Passant ordinaire. Elle a publié des articles de presse, critiques de livres, textes engagés et des nouvelles. Elle consacre aujourd'hui son écriture à la fiction et à la poésie. L’un de ses textes, Valse mémoire, a été mis en scène en 2010 par la compagnie chorégraphique Gradiva.

 Prenant à contre-pied le roman d’anticipation qui nous chante d’hypothétiques lendemains, 
Commençons par ce qui me chiffonne, je ne dois pas lire les mêmes romans d'anticipation que les éditions Sulliver. J'ai rarement lu des romans d'anticipation qui transpirait l'optimisme...

Je dois avouer que le titre donne plutôt à croire que l'on a un ouvrage de psycho dans les mains. Mais non il s'agit bien d'un roman, d'un roman d'anticipation.  

2009, un jeune homme, marre de se conformer, marre de jouer à faire semblant, marre de jouer le rôle que la société exige de tout un chacun. 
Pétage de plomb, abandon de sa vie professionnelle et personnelle. Il tente alors de se reconstruire par un retour aux sources, dans la maison de son enfance, celle de ses parents. Retour aux amis, les authentiques, qui ont forgé son enfance. Un retour doux amer, qui n'a de douceur que sa nostalgie.
Un bond de 15 ans l'auteur nous mène dans l'évolution de ce personnage qui a choisi une autre voie, qui a fait son choix de vie et non celle qu'on lui a imposée. Et devient un modèle pour son neveu, une sorte de repère de ce qu'on devient lorsqu'on choisit de dire merde au conformisme.

Et le livre va continuer sur des bonds de 15 ans en 15 ans. N’épargnant pas la société écrasante par son formalisme, étouffante par son inhumanité aseptisée.


La fin du livre est déroutante, effrayante. Un petit goût de la liquidation de Laurent Cordonnier dans la manière dont mute la société. Un roman court et intéressant, mais qui ne bouscule pas le genre, le tout servi dans une écriture moderne et vive qui en fait au final un roman agréable à lire, et qui saura malgré tout éveiller une réflexion certes pas novatrice, mais qui est bien illustrée par le récit. 



2 commentaires:

  1. Prenant à contre-pied le roman d’anticipation qui nous chante d’hypothétiques lendemains : je trouve que cette phrase n'a aucun sens. Au mieux ce sont les lendemains qui chantent. Des lendemains hypothétiques, comme tous les lendemains qu'on imagine quoi ? C'est pas bien clair ! J'ai rien compris :p

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  2. Le titre est intriguant, mais je vais passer je crois.

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