dimanche 26 juin 2016

Infinités - Vandana Singh

Editions : Denoël Lunes d'encre 
Date de publication : 19/05/2016
Traduit par Jean-Daniel Brèque
Titre V.O : The Woman Who Thought She Was a Planet
 and Other Stories
Prix papier : 20,90 € / Prix numérique : 14,99 €
270 pages 


Dans ce recueil de dix nouvelles et un essai se déploie la sensibilité à part d’une auteure de science-fiction spéculative qui n’a de cesse de remettre l’Homme au centre du récit. On y observe un professeur de mathématiques qui aimerait comprendre les tensions interreligieuses qui déchirent son pays, un étrange tétraèdre subitement apparu dans les rues de New Delhi, une femme convaincue d’être une planète. 

Avec ces textes poétiques, humanistes et parfois mélancoliques, Vandana Singh s’impose comme la digne héritière de Ray Bradbury et Theodore Sturgeon.

Née en Inde, à New Delhi, fille de deux professeurs de littérature anglaise, Vandana Singh a grandi à l’ombre de Shakespeare et Keats. Devenue professeur de physique aux États-Unis, elle s’est tournée vers l’écriture, notamment la science-fiction et la fantasy, à cause de la richesse de ces genres et des possibilités qu’offrent leurs thématiques propres. Depuis 2002, elle a publié deux romans pour la jeunesse, une vingtaine de nouvelles et un court roman de science-fiction, Distances. 

Il y a des livres où le rendez vous ne se fait pas. Et pourtant vous savez que vous lisez des textes d'une très grande qualité. 
Avec cette lecture je me suis confrontée à une obligation de lecture dans laquelle je me suis moi même enfermée. Ce livre je ne l'ai pas lu au bon moment, je n'avais pas la concentration, mon esprit ne cessait de s'échapper des pages, mes yeux lisaient, le cerveau était sur d'autre strate. Et malgré tous les efforts pour me recentrer mon esprit n'avait de cesse que de se liquéfier. 


Pourtant ce livre a été annoncé par Gilles Dumay il y a un an sous ce billet : ICI
Une auteure indienne inconnue, avec une plume humaniste. C'est plutôt très bien résumé. Un pari audacieux, qui a fait mouche quand j'ai découvert cette annonce. Je l'attendais avec avidité.

Je dois reconnaître que Vandana Singh sait faire voyager, quelque soit la nouvelle les effluves de l'inde venait me chatouiller, ça relève presque de la magie.
Au-delà des senteurs indiennes, il y a un thème qui revient dans nombre de ses nouvelles : La femme indienne.

L'auteure à travers de la fiction spéculative nous livre son regard sur la société indienne et la pression qu'elle exerce sur les femmes, où chaque posture est encadré, ou aucune relation amicale, amoureuse n'est le fruit du hasard, et est encadré par la caste dans laquelle on se trouve né. J'avoue, je me suis bien souvent retrouvée étouffer, où je me disait pour chacune des protagonistes "fuie, fuie" mais la fuite verse aussi l’opprobre sur la famille. Un voisin meurt sur votre palier, c'est la faute de l'épouse, et je vous fais l'impasse sur les exemples conséquents qui font que la femme est responsable de chaque malheur arrivant à son foyer.


Faim (Hunger)

Une nouvelle très pertinente qui a le mérite de planter le décor principal du recueil. Il décrit à merveille la société indienne. On ne pourra pas dire qu'on ne sait pas où on met les pieds par la suite.


Delhi (Delhi)

 Une nouvelle brumeuse, d'un jeune sdf capable de voir le passé comme l'avenir. Difficile d'en dire plus. Une nouvelle absolument magique, magnifique, une très belle expérience de lecture.

La Femme qui se croyait planète (The Woman Who Thought She Was a Planet)


Whaouh, une nouvelle Tuttlesque, comme dirait ma chère et fidèle acolyte blogueuse. Avec l’oppression de la société indienne en prime. La nouvelle phare du recueil incontestablement.
D'ailleurs au retrouve ce coté horrifique que j'apprécie tant chez Tuttle et Starobinets dans la suite du recueil de Singh

Infinités (Infinities)

Nouvelle éponyme du recueil. Je suis passée à coté, loin très loin. Ce que je regrette. J'ai bien adhéré à un des niveaux de lectures. Je me suis perdue dans la sphère matheuse, j'y suis hermétique presque autant que l'anglais à mon plus grand regret.  Inutile que je m'étale plus.

Soif (Thirst)

Une nouvelle fois un récit horrifique, toujours entrelacer avec les mœurs indiennes. Extrêmement oppressante, une réussite.  

Les Lois de la conservation (Conservation Laws)

Une nouvelle space-op, frôlant un peu trop la hard-sf pour moi.
 

Trois contes de la rivière du ciel. Mythes de l'ère des astronautes

(Three Tales from Sky River: Myths for a Starfaring Age)

J'ai adoré cette nouvelle sous forme de trois contes, une très belle réussite. 

 

Le Tétraèdre (The Tetrahedron)

L'ambiance m'a fait penser aux dames blanches de Pierre Bordage, sans doute parce que c'est une de mes lectures récentes dans le genre.
Un tétraèdre énorme apparaît sur une place de Delhi, posant la question de que sont devenus les individus écrasés par ce polyèdre, d'où il vient, comment le détruire. Après moult recherches et essais, aucune réponse ne résout le mystère. Une nouvelle sf comme je les aime, avec toujours cette capacité de Vandana Singh de mêler les us et coutumes de son pays qui nous parait complètement désuets pour dans notre époque occidentale.

L'Épouse (The Wife) 

Changement de continent, où comment une femme indienne se retrouve à vivre avec les mœurs des occidentaux. Une nouvelle horrifique certes qui se lit sans déplaisir mais un peu prosaïque. 


La Chambre sur le toit (The Room on the Roof)

Une femme vient loger dans la chambre qu'une famille indienne lui loue. Les enfants de cette famille d'accueil ont pris l'habitude des soirées dans sa chambre à la regarder confectionner des sculptures de glaise. Une très belle nouvelle qui n'est pas sans rappeler le style encore une fois de Tuttle.




Même si j'ai eu un peu de mal à rentrer dans le recueil, puis freiner par la lecture de la nouvelle éponyme. Je dois dire que de coucher par des mots mes impressions m'a permise de voir que je garde finalement une très belle impression de la plume de Vandana Singh. Je serais vraiment intéressée de lire un format long de cette même auteure. 








1 commentaire:

  1. Même si certaines choses m'ont échappé j'ai beaucoup aimé ce recueil.

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