jeudi 31 janvier 2013

Et d'Avalon à Camelot - Anthologié dirigée par Lucie Chenu


Il y a quatre ans déjà, Lucie Chenu nous proposait De Brocéliande en Avalon qui avait reçu de nombreux éloges et dont une nouvelle, « L’île close » de Lionel Davoust, avait reçu le prix Imaginales 2009, à très juste titre  selon moi, car j'ai eu la chance de la lire. Lucie Chenu récidive donc en 2012 et nous livre une nouvelle fois une très belle anthologie, qui revisite encore une fois de façon originale les légendes arthuriennes.

Depuis la nuit des siècles, Arthur est en dormition dans l’île sacrée d’Avalon. Le temps est-il venu de le réveiller ? Car d’Avalon à Camelot, en passant par Brocéliande et Escalot, Londres et Camlaan, à travers le temps, de Samain à Beltane, Dames du Lac et Chevaliers de la Table ronde revivent de nouvelles aventures. Le passage des ans les aura-t-il changés ?
Tels des bardes modernes, dix écrivains de fantasy ressuscitent Arthur et Morgane, Merlin et Viviane, Guenièvre et Gauvain, Taliesin et Mordred, Perceval, Keu et Galaad. Dix récits forts et émouvants, ou drôles et distrayants, qui emportent le lecteur dans des chevauchées épiques, entre le rire et l’horreur, à travers les territoires du mythe


La préface de Lucie Chenu nous donne le ton, présente les contraintes de l’anthologie qui se révèlent somme toute assez simples : revisiter le mythe Arthurien à travers un des personnages.
Je vous donne le sommaire car il est tout de même agréable de savoir, dans une anthologie, avec quelle plume l'on va faire connaissance. Et pour ma part, j’avoue n’en connaitre que très peu.

Gudule ≈ Excalibur Circus
Yael Assia ≈ Trick or Treat
Anne Fakhouri ≈ Ce que chuchotait l’eau
Luvan ≈ Le Chevalier noir
Rémy Gallart ≈ Voyage sans retour
Dean Whitlock ≈ Le Sacre du nouvel An
Estelle Valls de Gomis ≈ L’histoire du Haut portail
Léonor Lara ≈ Décharmé peut être
Sara Doke ≈ Fata Morgana
Nicolas Cluzeau ≈ Une légende est née

Je ne vais pas prendre chaque nouvelle point par point, juste vous parler de certaines qui m’ont parlé plus que d’autres. La première, celle de Gudule, nous fait assurément une très belle entrée en matière, parce qu’elle reprend sans doute le mythe le plus connu des légendes arthuriennes, à savoir celle d’Excalibur. Elle se déroule dans les années 1970 mais aussi les années 480. Une très bonne nouvelle très bien bâtie avec une écriture incisive et fluide.
La nouvelle de Yael Assia m’a également beaucoup plu, un vrai coup de cœur. J’en suis ressortie sans réelle réponse et finalement c’est bien ça que j’ai aimé. Une très belle surprise !!
Quand j’ai commencé ce livre et ai constaté qu’Anne Fakhouri figurait au sommaire, je savais déjà pourquoi je le lisais : pour sa nouvelle, et je n’ai pas été déçue. Cette nouvelle vient nous donner une  autre vision du sénéchal Key, en donnant un visage plus humain à ce personnage qui nous est traditionnellement présenté comme méprisant. Un texte plein de richesses et plein de bruine…
J’ai été convaincue par Guenièvre dans la nouvelle de Nicolas Cluzeau. Par contre j’avoue n’avoir jamais fait l’effort de lire Guenièvre dans sa version gaélique : c’est beau « Gwynevere », mais je n’arrivais pas à le lire.
Sinon toutes les nouvelles ont su garder mon intérêt, je n’ai jamais eu l’envie d’en sauter une qui aurait pu me déplaire, elles sont toutes de qualité autant sur le fonds que la forme. La nouvelle d’Estelle Valls de Gomis m’a sur le coup déroutée, puis après réflexion, je me suis dis : pourquoi pas ? D’autant que son univers était tellement bien décrit que finalement, ça passe très bien.
Je finirai sur la nouvelle de Rémy Gallart qui est une vision plus SF des légendes arthuriennes. Cette fois-ci c’est la rencontre entre Merlin et Vivianne qui est mise en avant, ça fonctionne bien et j’ai d’autant plus apprécié que la nouvelle se passe aux alentours de Paimpont  qui est aussi une terre de légende arthurienne, chose que je n’ai malheureusement pas assez retrouvé, à mon goût, dans les autres nouvelles. Evidemment, on pardonnera à Dean Whitlock de situer son histoire en Angleterre, mais c’est vrai que j’aurais apprécié que les auteurs français sachent trouver leur inspiration également en Bretagne plutôt qu’outre-Manche, comme si la véracité de Brocéliande était encore contestable. Je reste nuancée dans mes propos car n’ayant pas lu De Brocéliande à Avalon, peut-être que cette anthologie avait déjà exploité suffisamment la trame bretonne. Et il va sans dire que je vais vite me la procurer.

                   
                  

Lecture faisant partie du JLNN :



Article précédemment paru sur Mythologica 

mercredi 30 janvier 2013

Enfer Clos - Claude Ecken


Editions : Le bélial
Illustration : Eric Scala
Date de parution : 14 Mars 2003
Pris papier : 10 € / pris numérique : 4,99 €
135 pages

« Il n'y a jamais de motifs aux enfers qu'on se forge. Seulement des prétextes. »
1945.
La porte d'une triste masure se referme sur une fratrie marquée par le malheur et la honte. Bernadette et Suzie ont été tondues pour avoir couché avec l'occupant. Tondues et violées sur la place du village... Putains ! Putains ! Guillaume, le plus jeune, muré dans sa terreur, parle si peu qu'aux yeux de tous il n'est qu'un attardé doublé d'un déserteur. Quant à l'aîné, Clément, il a beau se poser en héros, on devine sous la patine du mensonge une vérité aux couleurs plus troubles...
Et c'est lui, Clément, violent et paranoïaque, qui prend la décision de cloîtrer son petit monde derrière les volets de cette cabane insalubre. Car il faut se protéger des autres, de l'extérieur, de ceux qui ne crient qu'un seul mot en cette période exultante de l'après-guerre : vengeance ! Ainsi débutent quarante années d'un enfermement total, quarante années pour libérer le monstre qui sommeille en chacun, quarante années d'enfer clos...

La Pucelle et le Démon - Benedict taffin




Les Éditons Asgard viennent, une nouvelle fois, nous offrir un roman de fantasy française et pas de n’importe quelle auteure, puisque Bénédicte Taffin s’est déjà fait positivement remarquer pour son roman Les yeux d’Opale, paru chez Gallimard Jeunesse en 2010. Quand je dis positivement, s’est afin de souligner que ce roman a reçu le prix Futuriales Jeunesse 2011. A noter également que non, il ne s’agit pas d’une erreur de l’imprimeur, mais bien d’un choix de l’auteure de se faire appeler Benedict au lieu de Bénédicte, ceci afin de se différencier de ses romans jeunesses.
Alors certes, on a évidement quelques attentes lorsqu’on entreprend la lecture du roman de La Pucelle et le Démon. L’auteure doit notamment parvenir à écrire un roman qui sache sustenter un public adulte. Je pense qu'il ne s'agit pas là d'un acte d’écriture très aisé que de passer d’un public jeunesse à un autre. Son nouvel ouvrage va être d’autant plus décortiqué que l’auteure a déjà obtenu un prix.

Le mercenaire Sidoine de Valzan est chargé d’escorter la prophétesse Jehanne. La jeune femme prétend pouvoir remettre le Dauphinsur le trône et rétablir la paix dans le royaume. Mais à son arrivée, Sidoine découvre qu’elle a été assassinée par des démons. Il lui faut absolument trouver une femme pour sauver le royaume, mais qui ? Il ne connaît personne en ces terres étrangères.
Personne, hormis la prostituée avec laquelle il a passé la nuit précédente : Oriane. Oriane… Jehanne… qui verra la différence ?

Et non vous ne vous trompez pas, ce roman reprend effectivement la trame de Jeanne d’Arc. Sauf que comme le révèle la quatrième de couverture, cela commence mal puisque des Bhargoests se sont repu de notre sainte Jehanne. C’est là qu’on rentre dans l’intrigue purement fantasy du roman de Benedict Taffin.
Son roman reprend en trame de fond, chapitre par chapitre, le mythe de Jeanne d’Arc. Mais l’auteure y a évidement apporté bon nombre de changements. Et je dois le dire, même si on ne peut s’extraire du fait que c’est véritablement un roman de fantasy, par moment, il est vraiment difficile de ne pas se demander si cela ne mettrait pas en relief quelques vérités sur notre emblématique Jeanne d’Arc.

Je dois l’avouer, dès la première demi-page, j’ai cru commencer un roman un peu mièvre. Dès la demi-page suivante j’ai compris que je m’étais bien trompé !  (Ce n’est pas une critique loin s’en faut, c’est comme si j’avais commencé un roman en croyant lire du Céline Guillaume mais qu’en fait c’était du Justine Niogret, ce n'est pas du tout la même ambiance !)

Une fois que le roman m’a bien remis en place sur sa nature profonde, je me suis laissé vraiment porter par le récit prenant de l’auteure. Et c’est bien là son art, c’est d’avoir su capter toute mon attention, tout en sachant qu’il n’y avait pas vraiment de surprise, sauf pour quelqu’un qui ignore tout de Jeanne d’Arc. Enfin, pas de surprise sur l’intrigue générale, parce que la touche de fantasy qu’amène l’auteure est vraiment présente et apporte au roman une tout autre dimension qu’un simple roman sur fond historique.
Sans rentrer dans les détails, l’histoire présente un mercenaire goujat possédé par un démon qui a remplacé notre bonne Jehanne par la dernière personne qu'il a eu le plaisir de rencontrer, qui n’est autre qu’une prostituée et que l’on doit amener au Dauphin pour le convaincre que non, il n’est pas un bâtard !

Je vais quand même rendre un peu plus hommage à ce roman qui est beaucoup plus subtil que ne le présage mon paragraphe ci-dessus. Le héros, Sidoine, dit La Hire, est profondément inspiré d’Etienne de Vignolles, excepté qu’il est possédé par un Bhargoest, et qu'on ne sait jamais à quel point ce dernier peut vicier le personnage de Sidoine. Par moment, cela apparaît clairement, mais certains comportements de La Hire préfigurent que son libre arbitre est très souvent mis à mal. Sidoine peut se gratifier de tous les adjectifs qui existent pour désigner le pire des goujats, mais voilà, on s’y attache quand même. Quand il combat, il est majestueux ; en revanche, quand il communique, sa muflerie prend souvent le dessus.
Oriane est également inspiré de Jeanne d’Arc, même si elle vient dans le roman se substituer à Jehanne de Domfroy, qui je le rappelle est morte dès le début de l’intrigue. Elle est donc impétueuse avec une part de fragilité, cette même fragilité que l’on connaît à Jeanne d’Arc, avec de surcroît  des blessures du passé. Elle incarne son rôle d’Élue avec forte détermination … Même si, ne l’oublions pas, des fois que vous n’auriez pas suivi, Oriane est la catin que notre vénérable rustre de Sidoine s’est troussé au tout début du roman, et le mufle ne manque jamais de lui rappeler qui elle est ni d’où elle vient …

Voici pour les deux protagonistes principaux, les personnages secondaires restent quant à eux très inspirés des personnages historiques qui gravitaient autour de Jeanne d’Arc, je ne vais donc pas tous vous les énumérer. Pour ce qui est de la magie, utilisée par l’auteur avec parcimonie, elle vient servir l’intrigue avec habilité. La magie est donc certes présente dans ce monde, mais reste une science obscure assez peu usitée et assez peu connue par la population comme le sont d’ailleurs les Bhargoests qui tiennent plus de la légende.
Je tiens à rendre hommage, également, aux scènes de combats incroyablement bien décrites. L’une d’elle m’a carrément soufflé. D’ailleurs, la couverture m’a fait immédiatement penser à ce passage. Et puisque j’en parle, la couverture est très fidèle au roman. Je dois dire que le personnage de La Hire est parfaitement bien illustré. Par contre je m’étais faite une image d’Oriane moins pulpeuse avec des traits plus juvéniles et plus angéliques, il n’en reste pas moins que la couverture est très réussie et si vous vous demandiez à quoi ressembler les Bhargoests, ils sont eux aussi très bien représentés sur la couverture. La jaquette qui entoure le livre est vraiment du plus bel effet.

Je ne saurais donc que trop vous conseiller la lecture de ce roman, parce qu’il est bon et que je l’avoue, c’est assez jubilatoire de trouver un personnage aussi mufle que La Hire. Je vous rassure, le roman n’est pas non plus saturé de grivoiserie !! Quoi dire de plus? C’est bon, c’est français, donc allez y c’est permis.



     


Article précédemment paru sur Mythologica 

lundi 28 janvier 2013

En attendant l'Apocalypse - Anthologie dirigée par Frédéric Czilinder et Isabelle Marin




Je suis tombée un peu par hasard sur ce livre suite à la lecture de la novella de Maëlig Duval, L’Après-dieux, j’étais alors très curieuse de retrouver sa plume et j'ai alors découvert cette anthologie co-éditée par les éditions Nostradamus et les éditions Netscripteurs. Le titre m’a tout de suite parlé, étant assez friande de post-apocalyptique. Et quoi de plus normal que de lire cette anthologie à la veille du 21 décembre 2012 !

Nombre de prophètes l'ont annoncée. Paco Rabanne était un peu en avance, mais les Mayas sont formels : l'apocalypse va advenir, et c'est pour bientôt ! Seulement, personne n'est vraiment d'accord sur ce qui nous attend. Cataclysmes, désastres écologiques, émeutes, holocauste nucléaire, invasion extraterrestre, épidémies, zombies... Dans cette anthologie, rien ne vous sera épargné, pas même les réflexions du Créateur sur cet ultime chaos.
Dans ces visions apocalyptiques où l'humour côtoie le tragique, les auteurs explorent des univers d'une grande diversité : oniriques, réalistes, fantastiques, horrifiques, de science-fiction... et confrontent leur imagination aux pires éventualités !



Tout d'abord, je tenais à souligner la qualité de la préface rédigée par Frédéric Czilinder et Isabelle Marin, qui s’avère très efficace et qui a su me mettre tout de suite le pied à l’étrier . D’ailleurs vous pouvez la retrouver ici.
Voici le sommaire de l’anthologie dans l'ordre d’apparition des textes :
  • « L'attente » de Naryoël Narja O.
  • « De la veille au lendemain » de Maëlig Duval
  • « La fin du monde n'aura pas lieu » de Louise Roullier
  • « Le gouffre » d’Aurélie Wellenstein
  • « La Dame noire des Puys » D’Aodez S. Bora
  • « La fin du monde s'est jouée dans une cabine à UV » de David Baquaise
  • « Le poison » de Cassandra Amand
  • « Adaris » d’Alister
  • « Le monde assassiné » de Cyril Carau
  • « Invisible » de Manon Bousquet
  • « Ciel de plomb » de Frédéric Czilinder
  • « Oh merde ! » d’ Inbadreams
  • « Les notes du professeur Tubbleton » de Jérome Rigall
  • « Planète bleue » de Sylvain Boido
  • « Hamburger Apocalypse » de Romuald Herbreteau
  • « L'Éternel et le néant » de Nicolas Saintier
  • « Au commencement » de Marianne Gellon
Il n’y a pas un seul texte que je n’ai pas su apprécier et pourtant, ils sont tous bien différents, chaque auteur a su donné sa vision de l’apocalypse.
L’anthologie commence presque doucement par ce qui est en fin de compte le plus proche de nous, l’arrivée très prochaine du 21 décembre 2012. « L’attente », vue d’une jeune fille « tourmentée », puis « De la veille au lendemain » où le personnage nous fait vivre sa semaine du 12 au 21 décembre pour finalement se rendre compte que « La fin du monde n’aura pas lieu », nouvelle où Dan, un scientifique, s’évertue à faire comprendre à la population d’une bourgade perdue de l’Oklahoma qu’il n’y aura pas de fin du monde …
Puis doucement, l’anthologie nous fait passer sur des textes plus horrifiques. Dans « Le gouffre », l’auteur revisite le conte du Joueur de flûte de Hamelin à travers des personnages bien plantés  … « La dame noire des Puys » met en scène le scénario suivant : et si la chaîne des Puys se réveillait ? On franchit un pas de plus dans l’horreur avec « La fin du monde s’est joué dans une cabine à U.V » : la superficialité apparente du titre nous pousse à croire que l’on va tomber dans un récit teinté d’humour, mais il n’en est rien, vous êtes prévenus.
On passe progressivement sur des récits avec des morts-vivants ou des forcenés. Dans « Le poison », un récit d’anticipation, l’humanité s’est zombifiée. Il s'agit sans doute de la nouvelle qui m’aura le plus marquée … Dans « Adaris », le mal venu de l’extérieur gangrène la planète. «Le monde assassiné » nous raconte comment le capitalisme a créé les zombies ; je vous cite un petit passage : « Zoey ! s’exclama Al, mon amour tu es vivante …
-Pas vraiment. Je suis morte dans un éboulement, mais mon corps et mon âme ne s’en sont pas rendu compte. »
 « Invisible » est un texte troublant qui m’a menée en bateau. « Ciel de plomb » est un beau récit d’anticipation, qu'on aurait pu appeler Plus belle la vie Apocalypse, et pas seulement parce que ça se passe à Marseille…
« Oh merde ! » nous présente l'histoire de Yanis : alors que ces camarades se demandaient quel métier ils exerceraient plus tard,  lui avait pour vocation de survivre à l’apocalypse, il s’y est préparé depuis l’âge de 15 ans. Aujourd’hui,  il a 50 ans et on est en 2019 … « Les notes du professeur Tubbleton »  où l’anthropophagie serait l’avenir de l’Homme  !  Encore un très bon récit d’anticipation comme je les aime…

Ensuite, on a affaire à des textes plus orientés vers la science-fiction. « Planète bleue » nous offre une vision intéressante de la naissance de l’homme. « Hamburger Apocalypse » m’a fait penser à Wall- E -désolée, je sais que ce n’est pas la première fois que je cite ce magnifique dessin animé. L’homme se relève enfin d’une boulimie prescrite. Un récit plein de gras, de frites, de cheeseburgers et d'un peu de légumes. On vous ne le répétera jamais assez : mangez 5 fruits et légumes par jour … Les deux derniers récits sont un peu plus théologiques : premier d'entre eux, « L'Éternel et le néant », où comment les anges de l’apocalypse descendirent sur terre mais se rendirent compte qu'il n’y avait déjà plus rien. Un récit très drôle où même L’Eternel s’est planté …  Ensuite « Au commencement » : et Dieu créa … Non en fait ce n’est pas tout à fait ça, mais presque, parce que le texte parle aussi d’apocalypse. J’en profite pour mentionner la couverture d’Elie Darco qui vient illustrer cette dernière nouvelle, du moins c’est mon impression après lecture.

On notera à la fin du livre une biographie des auteurs, qui nous permet de les découvrir un peu plus et d’aller chercher ce qu’ils ont déjà produit. Je constate surtout qu’il y a de très jeunes plumes et des premières publications qui n’ont absolument pas démérité par rapport à leurs aînées. Une anthologie très réussie qui m’a énormément plu. Evidemment, rien ne vous oblige à la lire avant le 21 décembre 2012 ! Et vous, quelle sera votre apocalypse ?


           




Lecture faisant partie du JLNN :

samedi 26 janvier 2013

Plop - Rafael Pinedo


Editions : Arbre Vengeur 
Collection : Forêt invisible
Date de parution : 27 Janvier 2011
prix papier : 12 €
176 pages 

Plop est un roman court, édité chez l’arbre Vengeur, qui pourrait être s’apparenter à une Novella. Ce récit glauque a été écrit par un auteur argentin rafael Pinedo qui nous a malheureusement quitté en 2006. On aura peut être la chance de voir un jour traduit son roman posthume « Subte ».

Plop ! C’est le bruit qu’il a fait en tombant dans la boue.Plop. C’est le nom dont on l’affublera désormais au sein de la tribu. Le Groupe qui l’accepte évolue dans un monde d’après: déchets, gravats, pluie incessante. Cette fin du monde a pour décor des immondices, pour habitants des humains en fuite permanente et soumis à une loi du plus fort exténuante. Mais Plop est différent, il va plus loin que les autres, il se hisse, sort du trou. C’est son histoire, affolante et inquiétante, que Rafael Pinedo, météorite des Lettres argentines, nous conte dans ce roman cru et sauvage, picaresque et futuriste. Mieux qu’une provocation, un livre impitoyable. Plop…

Ce court roman, décrit les codes d’une tribu à travers le regard de Plop. Une tribu qui tente de survivre dans un monde post apocalyptique.

Ce livre n’est évidemment pas à mettre entre toutes les mains, le récit est extrêmement dure, les coutumes qui réglementent la tribu sont immorales, le seul but est la survie, sa propre survie. Leur sexualité est proche des bonobos … En fait ils s’utilisent, quelques soient la manière, quelque soit la personne, quelque soit son âge. J’avoue que quand même certains peuvent être heurtés par le coté cru, le coté sexuellement cru d’ailleurs. Mais au fur à mesure du récit, on se rend compte qu’ils ont une toute autre vision que nous de la sexualité. C’est leur pratique c’est comme ça, ils ne se posent pas de questions morales à ce niveau. D’ailleurs, il y a absence de famille, le lien de parenté est une notion qui ne leur parle pas du tout. Si bien qu’une femme enceinte devient un boulet et a intérêt à ne pas entraver la bonne marche de la tribu. Bâillonnée pour mettre bas pour ne pas importuner le reste de la bande, et si l’enfant nait malformé ou mongolien, ce qui arrive très souvent, celui-ci est recyclé. Alors au début cette notion de recyclage je l’ai mal comprise, j’ai cru qu’ils les bouffaient. Non en fait ils les donnent à manger aux cochons. Reste le rituel mortuaire suite à une mort naturelle pour une personne qui a de l’importance pour la tribu qui m’a carrément dégoûtée.
Quant à Plop dans l’histoire, je n’ai pas tellement envie d’en parler c’est un personnage qui évolue beaucoup au cours du récit. Je m’étais forgée une opinion totalement erronée de lui, c’est finalement cette évolution  qui donne l’intérêt à ce récit. Et il serait dommage de dévoiler la personnalité de Plop.

Lire « Plop » c’est comme manger une soupe à l’oignon, c’est bon mais c’est long à digérer …Ça n’en reste pas moins un très bon roman post apocalyptique, mais toutefois il faut avoir le cœur bien accroché pour accepter, digérer tout ce qu’on y lit.



         
ma note : 





vendredi 25 janvier 2013

Exodes - Jean-Marc Ligny


Editions : L'atalante 
Collection : La dentelle du cygne
Date de publication : 21 Juin 2012
Prix papier : 23 € Prix numérique : 9.99 €
544 pages 





Jean-Marc Ligny est un auteur de sciences-fictions et pas des moindres, on lui connait le presque incontournable AquaTM. Quand je dis « presque », c’est personnel, car pour ma part j’ai découvert l’auteur par Exodes. L’auteur publie, quant à lui, depuis 1978, je ne peux malheureusement pas vous livrer ici l’intégralité de sa bibliographie mais je vous conseille de vous y intéresser. En tout cas, la lecture d’Exodes m’y a fortement incité.

Le réchauffement climatique s’est emballé au point que la Terre devient une planète hostile à la vie. Partout la civilisation s’effondre, les hommes n’en ont plus pour longtemps, et ils le savent.
Va-t-on, comme Pradeesh Gorayan et sa famille, dans l’enclave sous dôme de Davos, poursuivre notre train-train comme si de rien n’était ? 
Va-t-on, comme Mercedes Sanchez, en Espagne, se réfugier dans la religion et attendre des Anges venus du ciel qu’ils nous emportent au jardin d’Éden ?  
Va-t-on, comme Fernando, le fils de Mercedes, rejoindre les Boutefeux et précipiter notre destruction dans une orgie de feu et de violence ? 
Va-t-on, comme l’Italienne Paula Rossi, vendre corps et âme pour quelques médicaments ? 
Va-t-on, comme Mélanie Lemoine, consacrer nos ultimes forces à sauver les derniers animaux ? 
Va-t-on, comme le marin Olaf Eriksson et sa femme, fuir les îles Lofoten et chercher une terre un peu plus hospitalière, vierge de toute présence humaine ? 
C’est le temps des exodes, et, tels des termites sur une bûche enflammée, les derniers hommes courent en tous sens pour échapper à l’enfer…

La Volonté du Dragon - Lionel Davoust





Lionel Davoust est un talentueux nouvelliste, traducteur, et les éditions Critic nous offre ici son 1er roman sortie en 2010, depuis il s'est lancé dans un thriller " Léviathan" dont j'attend le 3ème tome avec impatience, des anthologies, écrit d'autres nouvelles etc etc. Mais j'y reviendrais sur d'autres chroniques, ce qui nous intéresse maintenant c'est " la volonté du dragon".


« Une reine dont les yeux émeraude lisent l’avenir…
Un enfant-roi, passablement fou, gardien d’un savoir oublié…
Du déroulement de leur partie d’échecs pourrait bien se décider l’issue de la guerre…
Entre les derniers royaumes libres et les forces d’invasion de l’Empire d’Asreth se dresse l’imprenable Qhmarr, petit pays à peine sorti de l’ère médiévale. Gouverné par un roi trop jeune et un conseiller trop confiant, il ne devrait représenter dans le plan de conquête de l’Empire qu’une note de bas de page. Et alors que le généralissime D’eolus Vasteth s’emploie à négocier les modalités d’une reddition diplomatique, déjà, aux portes de la capitale, se presse l’implacable armada… La conclusion du conflit ne fait aucun doute. D’une manière ou d’une autre, Qhmarr passera sous pavillon asrien.
Pourtant, malgré la défaite annoncée, Vasteth découvre des dirigeants qhmarri inflexibles, prêts à confier le destin de leur nation à d’absurdes croyances ancestrales. À travers le défi lancé par l’enfant-roi, ce sont toutes les certitudes du généralissime qui vont se voir ébranlées, tandis que, sur la mer, les soldats meurent, simples /-+pions sur un échiquier qui les dépasse… »
A noter que le roman se déroule dans l’univers d’Évanégyre, monde dans lequel on a pu déjà y lire des nouvelles de Lionel Davoust  tel l’impassible armada*  ou encore Bataille pour un souvenir**.
La volonté du Dragon est l’histoire de deux forces opposées, de deux sociétés assises sur leurs certitudes qui vont devoir s’affronter. Le généralissime D’eolus Vasteth de l’empire Asreth, un des personnages forts du livre, va être mis au défi par Ehal Hamfaa l’enfant-roi gouvernant le Qhmarr.
Le combat naval va alors pouvoir commencer. Si vous n’avez jamais joué au échec ou à  « touché coulé » vous n’allez pas tarder à en comprendre les règles. Ce combat des plus singuliers va être détaillé par Lionel Davoust à travers les tribulations de nombreux protagonistes.
L’auteur ne fait d’impasse sur rien, chaque personnage à une histoire, chaque lecteur se trouvera une affinité tantôt avec un tantôt avec l’autre. Les descriptions nécessaires à ce monde sont intégrées sans aucune lourdeur et on y reconnait son talent car les illustrations offertes par Frédéric Navel témoignent précisément de la perception que l’on se fait de cet univers. Enfin la couverture de Cyrielle Alaphillipe expose parfaitement la dualité de ce combat qui ne cessera tout le long du roman de nous interroger …



        


*impassible armada dans Rois et Capitaines Anthologie dir. Stéphanie Nicot éd. Mnémos
**Bataille pour un souvenir dans Identités Anthologie dir. Lucie Chenu éd. Glyphe coll. Imaginaires ou dans le recueil de Lionel Davoust "L'importance de ton regard" paru chez rivière blanche.


clic

Les pilleurs d'Âmes - Laurent Whale


Editions : Ad Astra 
Collection : Ad-Ventures
Date de parution : juillet 2010
Illustration : Eric Scala
prix : 18 €
222 pages 
Laurent Whale signe ici son 3ème  roman, tout premier ouvrage sortie de chez la maison d’édition Ad Astra
On ne peut chroniquer cet opus sans dire un mot sur l’objet livre, en effet l’illustrateur Eric Scala nous offre ici une couverture à couper le souffle. Quand bien même une couverture ne gage pas forcement du contenu, il en reste pas moins qu’on en est tout de même influencé.
1666 « les grosses balles de plomb claquent sur le bois de la chaloupent. Je prends conscience que j’ai de l’eau jusqu’aux chevilles.
Peu m’importe : c’est un voyage à sens unique
Plonger, tirer, plonger, tirer …
Un choc sourd. Nous avons touché.
- Lancez les grappins ! A l’abordage ! »
Suivez les pas de Yoran Le Goff dans ce trépidant roman d’aventure où espionnage intergalactique se mêle à la flibuste du XVIIème siècle et à ses marins gouailleurs !
Difficile de chroniquer un livre qui traite d’espionnage sans trop en révéler. Commençons par le plus simple, le personnage principal. Notre Héros prénommé Yoran Le Goff arrive à s’enrôler comme flibustier dans le bâtiment du très charismatique capitaine Nau dit L’Olonais. Il s’ensuit après dans un style des plus fluides, différents abordages des plus réalistes, et par conséquent violent,  entremêler à cela la mission 1ère de Yoran celle de retrouver un recruteur aider de sa technologie biocybernétique venant bien entendu de galaxies lointaines.
L’écriture ne manque pas de rythme, on s’embarque facilement dans cette aventure d’espionnage où Yoran se retrouve confronter à un monde où ses mœurs semblent bien différentes de la boule bleu. Les actions s’enchainent avec un réaliste prenant, si on n’en ressort pas avec le goût du sang dans la bouche, c’est bien avec une haleine iodée que les pages défilent. Les touchent de S.F. sont bien introduit et ne dénotent pas du tout l’esprit de flibuste du livre.
Je ne saurais que trop vous conseillez ce livre (surtout si vous passez vos vacances à saint Domingue voire même à saint Malo). Laurent Whale maîtrise son sujet avec brio, il allie Flibusterie et SF avec une agréable témérité. La fin est digne de son auteur, gentleman et romanesque ;)



     
ma note :


jeudi 24 janvier 2013

Billet d'ouverture




Et voilà, je me suis laisser prendre !! Et cela je le dois à Lune, la chipie me tanne depuis déjà un moment pour que je fasse mon blog. J'avoue je ne sais pas trop pourquoi j'ai cédé et je ne sais pas ce que va apporter de plus mes chroniques à la Blogosphère, mais bon admettons, peut être que je vais me prendre au jeu ?
Déjà ça fait plaisir à la Choupette, au vue de sa réaction à mon annonce "oh purée, oh purée, oh purée" !!
Et puis j'avais un nom ! "La prophétie des ânes", ça m'est venue comme une envie de bailler, au réveil à 4h38 du matin après trois pas fait avec une assurance quotidienne, dans le noir complet, et ouais !

Alors déjà je ne vais rien m'imposer sinon moi et mon blog on risque d'avoir une relation de courte durée. Je vais commencer par étoffer le blog avec des chroniques antérieurs éditées sur un autre support. ahhh Je sais du rechauffé, désolé ^^

Et petit à petit je l'animerais avec des chroniques inédites des mes dernières lectures. 

J'en profite également pour introduire le challenge "Je lis des nouvelles et des novellas" créé par Lune, auquel je participe,et dont je dois être rendue à 9 chroniques, il me semble.
Donc ne vous étonnez pas de voir apparaître ce logo dans mes chroniques, et cliquer donc dessus pour savoir ce qu'il en est de ce fameux challenge :



A mon grand étonnement, j'ai réussi à rédiger un billet d'introduction pour ce blog ! 


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