vendredi 25 octobre 2013

Barrière mentale et autres intelligences - Poul Anderson




Sous l’effet d’un phénomène cosmique insoupçonné, toutes les intelligences terrestres se trouvent décuplées du jour au lendemain. Les déficients mentaux se découvrent un Q.I. des plus satisfaisants, les gens ordinaires acquièrent des capacités hors normes... Est-ce l’âge d’or, enfin, pour une humanité appréhendant, après des millénaires d’une évolution tourmentée, le prix réel de la vie, son caractère infiniment précieux ?



Rien n’est moins sûr, d’autant que les animaux, eux aussi, acquièrent une intelligence hors norme. Et avec elle l’esprit d’indépendance, voire de vengeance...


Poul Anderson exploite l'idée qu'une barrière entravait l'intelligence et que celle-ci disparaît subitement et permet de décupler l'intelligence de chacun, homme comme animal. Les animaux se rebellent, ils ne souhaitent plus être exploités par l'homme. Les hommes qui occupaient jusqu'ici un travail indigne d’intérêt arrêtent de travailler trouvant leur emploi indécent vis à vis de leur intelligence nouvelle. Et la pauvre femme au foyer découvre la vacuité de sa vie …

« Prenons l'homme moyen, travaillant dans un bureau ou une usine, conditionné par un ensemble de réflexes verbaux, son avenir à une errance au jour le jour, dont les aspirations consistent à se remplir l'estomac et à se laisser abrutir par la télévision, dont les l’ambitions se réduisent à posséder des voitures toujours plus volumineuses, des objets en matière plastique toujours plus perfectionnés, et tout ce qui compose le fameux mode de vie américain. Même avant le changement une sorte de vacuité existait dans le monde occidentale, comme si on se rendait compte, inconsciemment, qu'il devait y avoir, dans la vie, autre chose qu'une existence éphémère – et comme si cet idéal avait attendu en vain. »


Outre quelques passages qui m'ont un peu interpellé, l'idée du roman qui rappelle « Des fleurs pour Algernon » de Daniel Keyes, n'est pas dénuée d’intérêt, où le surcroît d'intelligence réveille l'homme endormi … L'intelligence c'est bien, ça ouvre de nouvelle perspectives de recherches, de découvertes, d'avancées technologiques, mais rend-t-elle l'homme plus heureux ? De plus, je ne sais pas si c'est voulu par l'auteur mais la nouvelle façon de communiquer de l'homme à l'intelligence décuplée est finalement assez primitive...

Autant j'ai apprécié le début du roman, qui se lisait avec fluidité et avec intérêt. Autant je me suis embourbée par la suite ( à partir de 80 pages …) et que je suis désormais incapable de fournir une critique un tant soit peu construite. Car je n'ai pas retenue grand chose, les personnages ont glissé sur moi, je n'ai eu d'attachement pour aucun d'entre eux, ils m'ont paru pour la plupart d'une froideur extrème mais j'en viens à la conclusion que c'est exactement l'effet escompté par l'auteur. Je pense que ce récit aurait pu être une novella je pense qu'elle en aurait été que plus agréable pour moi si ce récit avait été plus court, mais là avec 234 pages, je me suis quelque peu ennuyée. 

A la suite du roman on retrouve 3 nouvelles que j'ai un peu plus apprécié que le roman, sans doute parce que d'un ton plus léger. On y retrouves "les Arrièrès", des extra-terrestres débarquent sur terre, et les humains ne sont visiblement pas les créatures les plus intelligentes. 
« Un spatial doit savoir un tas de trucs. Les vaisseaux se pilotent eux-mêmes, si on veut, mais malgré tout, on ne peut pas prendre de grosses nouilles dans l'équipages »

Ensuite vient "Technique de survies", nouvelles sur le voyages dans le temps, on y envoie 3 personnes à Rome lors du Ier siècle. Pour 3 personnes téléportées, 3 personnes des temps anciens seront envoyées au temps présent, mais rien va ne se passer tel que les scientifiques l’espéraient. Une nouvelle assez sarcastique et qui se laisse lire avec plaisir. Et pourquoi donc nos ancêtres seraient dénoués de bon sens ?

Puis le livre se poursuit sur "Terrien, Prends garde !" Un garçon recueillie par un couple de fermier essaye de s'adapter à un monde qui n'est visiblement pas le sien... Ou si superman avait été autrement plus intelligent que doté de supers pouvoirs ... 

J'avoue avoir fait l'impasse sur la postface qui je n'en doute pas est très intéressante, mais je doutais de pouvoir m'y divertir, j'y reviendrais sans doute plus tard quand ma cervelle sera apte à ingérer ce type d''information. Peut être lorsque ma barrière mentale se sera évanouie.

Barrière Mentale et autres intelligences est une œuvre complète qui aborde de façon pertinente la notion d'intelligence de différents points de vue et époques. L'auteur parvient à l'empathie nécessaire pour développer les interactions relatives à cette absence de barrières mentale pour le récit principal. Au niveau des nouvelles, ils soulèvent également des questions assez pertinente (religion, hiérarchie sociales etc ..) entre terriens et extra-terrestres, mais également entre les époques.   




        



mercredi 16 octobre 2013

Défi Âne VS Papillon #6








Alors Lune pour ce VIème défi, je te choisis un livre que je t'offre à savoir, le Dieu dans l'ombre de Megan Lindholm ( Robin Hobb quoi !!) C'est un livre que j'ai beaucoup aimé et que j'aimerais que tu découvres. J'espère vraiment que tu relèveras ce défi et que ce livre te plaira autant qu'il m'a plu.






Voyons ce que Lune m'a choisi comme lecture pour ce défi : ICI 


Nos précédentes lectures dans le cadre du défi :

  1. Lune a lu : Druide d'Oliver Peru / J'ai lu : Le Prophète et le Vizir d'Yves et Ada Rémy
  2. Lune a lu : Présumé Coupable d'Isabelle Guso / J'ai lu Le Rêve du Prunellier de Rozenn Illiano
  3. Lune n'a pas lu le clairvoyage / J'ai Lu Mémoria de Laurent Genefort en lecture de rattrapage
  4. Lune a lu Baroudeur de Jack Vance / J'ai le Le passage de Justin Cronin 
  5. Lune a lu Anamnèse de Lady Star  / J'ai lu Barrière Mentale 

lundi 7 octobre 2013

Les Parias d'Engelar - Aurore Perrault







Engelar, dernier bastion d’une humanité qui a survécu à la Grande Catastrophe.
Kairo, l’explorateur, rentre chez lui après des mois d’absence, porteur d’une nouvelle qui va changer la vie des habitants de la cité. Dès son arrivée, il est intercepté par la milice : l’Eglise n’aime pas les surprises. Dans les sous-sols, les Parias se terrent, isolés de leurs semblables par les pouvoirs du Prophète : l’Eglise n’aime pas les gêneurs. D’autres les rejoignent, par choix ou après avoir déplu aux puissants : l’Eglise n’aime pas les rebelles.
Pourtant, les actions de tout un groupe pourraient bien changer l’ordre des choses et faire éclater certains secrets poussiéreux au grand jour…


Sortant d'un récit très riche et développé (Silo), j'avais envie d'une lecture plus simple et plus rapide. De ce point de vue le contrat est rempli. « Les Parias d'Engelar » offre tous les ingrédients du post Apo. Ce qui m'a le plus surpris au court de cette lecture, et que je ne m'explique pas, c'est cette impression d'évoluer dans un univers de Fantasy.
Maintenant pour être tout à fait franche malgré que le roman soit court, je me suis quelque peu ennuyée. Je pense pas que cela incombe vraiment au roman, c'est qu'à force de lire dans le domaine du post-apo, et bien que je savais très bien que je n'entamais un roman qui ne prétendais pas révolutionner le genre, cela n'a pas empêché l'ennuie de s'installer. L'ennuie, pourquoi, le roman s'avère sans surprise une fois qu'on a compris que les morts ne concerneront que « les méchants ». Et cela ne relève en rien d'un besoin de violence gratuite ou d'hémoglobine à outrance, c'est que pour moi le roman aurait gagné en crédibilité si l'auteur avait réussi également à faire disparaître un voir deux protagonistes parmi les « gentils  héros» cela aurait donné un peu plus de tension dans la lecture, et, aurait également permis au lecteur de ce dire qu'il y aurait alors des scènes un peu moins attendues. De plus le coté romancé du roman sans vraiment alourdir le texte ne présente que peu d’intérêt à mes yeux, pourtant je ne suis pas contre un peu de romantisme dans les textes, mais pour ce coup-ci j'ai trouvé cela superflus.

Toutefois l'écriture se révèle fluide, et le monde « les Parias d'Engelar » constitue une très belle base pour un post apo. Je pense que ce roman peut se révéler très convainquant auprès d'un jeune public et novice du post apocalyptique. Certaines notions sont également très intéressante, notamment le besoin des hommes de croire en un guide, ce besoin récurrent qu'à l'homme de mythifier. Une jeune auteure à suivre, et qui sort de la mare cocyclics.


                 





jeudi 3 octobre 2013

Silo - Hugh Howey



Les éditions acte Sud lancent une nouvelle collection Exofictions où l'on retrouvera des ouvrages aussi bien de SF que de Fantasy. Pour inaugurer cette collection, ils ont misé sur Silo de Hugh Howey, livre paru aux US en auto édition chez Amazon et qui fut vite repéré.


L'intrigue débute sur le personnage du Shérif qui fait le choix d'aller volontairement au nettoyage. Silo est une communauté d'individus qui vit dans un bunker enterré, lorsqu'une personne commet une infraction ou demande à sortir, il est envoyé au nettoyage. La cafétéria la plus proche de la surface dispose d'un grand écran avec vu sur les collines désolées d'un monde devenu toxique. Cet écran a pour but de rappeler aux habitants du silo que la surface est resté nocif. Régulièrement une personne est envoyé au nettoyage, ce nettoyage consiste à laver les caméras extérieures afin que l'image donnée à la cafétéria reste fidèle à l'environnement du dehors. Seulement, l’issue du nettoyage est fatal, forcement puisque l'air extérieur est irrespirable... Mais voilà le shérif décide de sortir, il veut voir la surface par lui même, voir ce que sa femme a voulu voir quelques années auparavant.
Le shérif mort, l'adjoint et la maire décide de trouver un remplaçant. Ils miseront sur Juliette, une jeune femme de caractère et travaillant aux machines aux derniers étages du silo. Cette partie va donc nous permettre de faire connaissance avec le silo, son fonctionnement, sa mécanique sociale.

exemple de bunker enterré 
J'ai vraiment eu une lecture très plaisante de ce livre malgré quelques points qui m'ont proprement agacée. La première partie du roman est assez plaisante et se lit très vite. Par contre à un moment l'auteur aborde toute une partie technique sur la machinerie nécessaire au bon fonctionnement du silo : génératrice, forage eau et pétrole, extractions minières, filtrage etc. On comprend la démarche mais voilà techniquement il y a des choses pas réalisable et même une notion inexacte, l'auteur ne maîtrise pas le sujet et développe à n'en plus finir, pourtant il était simple de se documenter ( cf  : "gradient géothermique" : ceux l'ayant lu comprendront), à moins que.. Et à contrario on se retrouve avec des domaines que l'on aurait souhaité voir un peu plus développés, le coté économique et sociétal par exemple. Une communauté dans un silo, coupée du monde mais qui à priori possède une autosuffisance globale, comment ? Ok ils (?) ont misé pour une absence d’accroissement naturel ( un mort = une naissance), donc on essaye de nous faire croire que le secret d'une gestion réussie peut venir de là. Mais non ça ne fonctionne pas comme ça, hélas ... Et puis j'aurais souhaité qu'il développe un peu plus comment sont cultivés les fruits et légumes parce que j'ai eu assez peu de réponses à part qu'il y a beaucoup de cultures hydroponiques. De plus, j'ai quelque peu été déçue par l'évolution de Juliette et surtout la limite régression de Lukas.

Toutefois, le livre se lit bien, et vite. Silo avait tout pour me plaire, scénario post-apo qui ne manque pas d'originalité, mais je pense qu'il est très dure de maîtriser chaque aspect lorsque l'on choisi de traiter le sujet d'une société souterraine. J'attends la suite, car peut être que l'auteur saura mieux aborder certains sujets, ceci n'est pas exclu, je lui accorde le bénéfice du doute et espère que le second tome m'offrira certaines réponses, même s'il ne pourra se défaire des erreurs commises dans le premier. J'espère également que l'auteur ne poussera pas trop loin dans le dénouement, et qu'on ne se retrouvera pas dans une série à tome à n'en plus finir...




           


Hugh Howey a vendu les droits à Riddley Scott, qui a déjà acquis les droit de la trilogie "Le passage" de Justin Cronin, où vous pouvez d'ailleurs retrouver la chronique "Le Passage" et "Les Douzes", ça va faire beaucoup de post apo à traiter pour un même réalisateur. 
A savoir également que le titre original est "Wool" et que le livre doit son nom à cette explication : "the title comes from the scrubbers used by people sent to clean the sensors on the surface" Merci Lune pour avoir trouvé ;). Sinon pourquoi "Silo" outre le coté cylindrique, la réponse nous est offert vers la fin du livre ^^


CITRIQ
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