Editions: Les Liens qui Libèrent
Date de parution : 7/05/2014
Prix papier : 22 € / Prix numérique : 15,99 €
368 pages
Prix papier : 22 € / Prix numérique : 15,99 €
368 pages
- Penses-tu Philipe, que nous soyons définitivement condamnés à vivre dans un mon pareil ? Crois-tu qu'il existe autre chose... je ne sais pas, ailleurs, au-delà... Pouvons-nous encore rêver ? Tu y penses, quelque fois ? J'entends tous les jours des clients me raconter des histoires. Est-ce tu risquerais ta vie, toi, pour prendre part à une insurrection ?
Dans ce roman d'anticipation politique et économique, le monde que nous avons connu a beau toucher à sa fin, l'économie de marché n'en continue pas moins de faire «des progrès», sous la férule des banques, qui ont accaparé tous les pouvoirs, cherchant dans les décombres de notre civilisation de quoi survivre et même triompher encore. Dans cet univers totalement implacable désenchanté, où tout semble se rétrécir, et où seule la rigueur implacable du calcul économique constitue un point fixe, quelque chose finira par échapper au contrôle. L'auteur, qui se plait à retrousser les grands thèmes orwelliens pour les transposer au totalitarisme des marchés et à la tyrannie de l'autocontrôle disséminé, entraîne le lecteur dans une machination grandiose, dont Smithski, le personnage principal, est la victime et l'instrument. Cette machination, dont on peine à imaginer l'intention, laisse espérer plus d'un retournement.
J'ai quelque peu tardé pour faire cette chronique. D'une, franchement bien que le titre n'est rien à voir, faire une chronique sur La Liquidation la deuxième semaine de janvier je trouvais ça malvenue. Bref, j'ai attendu, j'aurais pu la faire en brouillon, mais je voulais faire mûrir un peu. Et ça a mûri, tellement bien qu'il ne m’en reste pas grand-chose dix jours après. Et ça malheureusement ce n’est pas vraiment un bon point.
L'histoire est celle de Philippe Smithki, qui travaille pour un journal, un jour il se pointe au boulot et on lui apprend qu'il est licencié. Il doit alors retrouver un emploi. Mais dès le lendemain, ça banque lui a donné rendez vous pour faire le point de sa situation, celle-ci a été mise en courant par le versement de la prime de chômage (soumis à controverse, il pourrait être prouvé qu'il a plus ou moins fomenté son licenciement). Eh oui Philippe est presque en situation de liquidation, son passif est plus élevé que son actif, on lui propose alors de prendre en compte son capital humain pour le porter à son actif.
Vous l'aurez compris, tout repose sur une économie totale de marché. Tout est soumis à spéculation, sous une société dirigée par les banques, où chacun de vos mouvements est public, la vie privée n'existe pour ainsi dire plus. Big Brother est partout, à chacun de choisir le degré de voyeurisme qu'il accepte ou qu'il peut se payer, entre le badge A qui permet à n'importe qui de suivre vos mouvements moyennant finance, le badge B, le plus commun et le C qui lui brouille l'image, enfin vous efface des caméras. Ceci n'est qu'un des nombreux exemples qui façonne cette société qui je dois le dire est plutôt bien fichu de la part de l'auteur.
C'est un background très bien gérer et qui pour ma part me fiche bien plus les pétoches qu'un post-apo misant sur la survie. Là vraiment tout est régenté par le pognon, tu veux prendre l’ascenseur, tu payes. Tu te payes une fille de joie, pareil c'est en fonction de ton capital beauté (quotient sexuel) , tu pourrais avoir une taxe supplémentaire si ton extra est d'une échelle bien trop supérieure. Tu veux boire un café, tu dois spéculer sur ta place en terrasse. À côté de ça, le désert gagne du terrain, le réchauffement climatique n'est plus une légende. Les voitures à essence n'existent quasiment plus et les déplacements se font en métro ou à pied. Du coup, de plus en plus de personnes habitent l'hypercentre, faute de pouvoir se rendre à leur domicile, de plus en plus de ligne de métro se trouvant restreinte faute d’intérêt économique.
Alors la force de ce roman c'est vraiment le bagage économique de l'auteur, la faiblesse de ce roman c'est aussi le bagage de l'auteur. L'assise du livre était vraiment excellente, mais malheureusement l'auteur développe beaucoup trop, l'auteur m'a perdue plusieurs fois. Il faudrait presque une mention : « Warning : pour votre bien-être il est préférable d'avoir une licence d'économie pour bien comprendre le paragraphe ci-dessous ». Et j'ai envie de dire, et après même avec les bagages nécessaires, il est où l’intérêt d'un tel développement.
Bref, j'ai vraiment passé un moment de lecture assez mitigé, avec d'un côté un synopsis et un background plein de promesses, mais malheureusement un développement d'intrigue qui lorsqu'il ne perd pas son lecteur, traîne, traîne dans des atermoiements inutiles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
déposez votre ânerie