Editions : Denoël Lunes d'encre
Traduit de l'anglais par Jacques Collin
Illustration de couverture : Aurélien Police
Date de Parution : 10 avril 2015
Prix papier : 24.90 €
552 pages
En Anatolie, l'infirmière Melanie Tarent a été victime d'un attentat singulier : totalement annihilée, elle n'a laissé au sol, comme seul vestige de son existence, qu'un impossible cratère noir et triangulaire. De retour en République Islamique de Grande-Bretagne, son mari, le photographe free-lance Tibor Tarent, apprend qu'un attentat a eu lieu le 10 mai à Londres, qu'il a fait cent mille morts, peut-être le double. Là aussi, la vaste zone touchée était inscrite dans un triangle parfait. Alors qu'il est emmené dans une base secrète afin d'être interrogé sur ce qu'il a observé en Anatolie (globalement rien, en dehors de l'étrange point d'impact), Tibor entend parler pour la première fois du phénomène d'adjacence. Mais à bien y réfléchir, est-ce vraiment la première fois ? Incroyable histoire d'amour à travers des époques et des espaces adjacents, synthèse des thématiques habituelles de l'auteur, L'Adjacent est le roman le plus ambitieux de Christopher Priest depuis La Séparation, un tour de force qui nous transporte de la Grande Guerre jusqu'à un futur éprouvant où des catastrophes naturelles incessantes s'ajoutent à d'innombrables tensions religieuses et ethniques.
Je suis de ces lectrices ayant non pas découvert mais commencé à lire du Priest sur le tard. Il est pour moi un monument de la SF. Mon premier roman lu de Priest a été Notre île sombre, que j'avais alors beaucoup apprécié. J'ai également sur ma pile à lire un autre de ses romans phares, à savoir la Séparation. qu'il me tarde de découvrir, dès que j'arriverais à dégager un peu de temps pour ça. Je n'aurais donc pas un avis sur L'adjacent aussi pointu que certains fervent de la SF et de Priest. Je me contenterais juste de donner mes impressions de lectures, qui n'ajoutera sans doute pas grand chose à ce qui a déjà été écrit.
Dans un futur proche, Tibor Tarrent se retrouve veuf suite à un attentat dont son épouse a été victime. N'ayant laissé aucun corps mais seulement une trace noir d'un triangle parfait. Changement de chapitre, changement d'époque où on se retrouve durant la première guerre mondiale en compagnie d'un magicien et de H.G. Wells... Chaque chapitre esquissera tantôt un futur proche, le passé de la 2nd GM. Et plus on avance et qu'il est claire que l'auteur joue avec nos perceptions, joue avec ces personnages, avec des prénoms aux consonances proches et au destin similaire. Porté par une histoire d'amour en filigrane, l'auteur joue avec les destinés et les univers parallèles.
« Lorsqu'un attentat terrorisme à lieu, la plupart de ceux qui ne sont pas directement concernés prennent la nouvelle avec calme ; ils l'apprennent par des flashs télévisés ou par Internet, ils gardent leur pensées pour eux mais ressentent une impression fictive d'expérience partagée : la confusion dans les rues, la terreur de ce qui pourrait encore arriver, un soulagement coupable de ne pas être directement affecté, une interrogation persistante sur ce qui s'est réellement passé. il écoutent les récits de témoins, des survivants ; puis viennent les experts, les politiques, les porte-parole, les opposants à la politique gouvernementale. Au moment de l'attentat, tout est détaillé, en restant d'une certaine façon inexplicable. Quatre mois après, c'était différent : l'événement en lui-même était clair, connu, en partie compris, mais un nouveau mystère l'entourait. En seulement quatre mois, un choc si puissant s'estompait dans l'expérience commune, dans l'Histoire. »
Dans un premier temps, au sortir de ma lecture, je ne savais pas quoi penser de ma lecture de L'Adjacent. J'ai pris plaisir à le lire. Chaque personnage, chaque situation est magnifiquement écrit. On avance dans la lecture avec avidité, de cette avidité de comprendre. Vous êtes un spectateur en quête de réponse rationnelle.
Alors oui, j'ai eu le sentiment d'être une dinde qui n'a rien compris à l'histoire. J'ai même essayé de trouver si chaque nom n'était pas l’anagramme d'autres. J'ai commencé à noter les personnages qui intervenaient dans chaque chapitre. Puis j'ai arrêté pensant que j'obtiendrais un éclaircissement à la fin.
Oui mais avec Priest, de ce qu'on m'en a dit puisque que je vous le rappelle, je suis une novice ; Il ne faut pas forcement s'obstiner à tout comprendre.
Un seul conseil pour cette lecture : Lâchez prise. Tout n'est qu'illusion et il ne faut peut être pas connaitre toutes les ficelles...
Le texte est riche, incroyablement bien écrit et le contexte politique de la RIGB (république islamique de Grande Bretagne) très brillant et l'univers apocalyptique très bien rendu, les deux combinés rendent une atmosphère oppressante. Encore une fois j'ai été transporté par l’écriture de Priest, par le soin apporté dans le contexte d’anticipation autant que dans les tranches de vie de personnages vivant dans les époques sombres de notre Histoire.
J'ai passé un grand moment de lecture. Lire du Christopher Priest, c'est comme regarder un spectacle de magie. Il faut profiter du spectacle, savourer l'illusion et accepter de ne pas connaitre les secrets du prestidigitateur...
T'as réussi à le chroniquer finalement !
RépondreSupprimerUne super lecture, pour laquelle, comme tu le dis, il faut savoir lâcher prise.
Réussi je sais pas, avoir pondu passablement quelque chose serait plus juste.
SupprimerC'est vrai qu'il a une senteur très actuelle, ce roman. :-)
RépondreSupprimerOui. L'extrait que j'ai mis quand je l'ai lu m'a fait un drôle d'effet sachant qu'il l'avait écrit avant le 7 janvier ...
Supprimermais il l'a écrit après le 11 septembre...
SupprimerLecture prévue... quand je maîtriserai un peu mieux les thèmes récurrents de Priest.
RépondreSupprimerJe pense lire "La fontaine pétrifiante", "L'archipel du rêve", et deux ou trois autres romans avant celui-là. ;)
Je suis contente que tu aies apprécié ta lecture même si tu as eu le sentiment de ne rien comprendre. C'est vrai que le lâcher prise est primordial avec cet auteur ;)
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