Aujourd’hui, je vous propose pour la première fois sur ce blog une interview. Cette interview est celle d'Ophélie bruneau, auteure que j'apprécie à sa juste valeur, autant dire beaucoup. J'ai lu son 1er roman, « et pour quelques gigahertz de plus » paru aux éditions Ad Astra, qui m'avait alors beaucoup plus. Et même si son nouveau roman "L'ouroboros d'argent" paru aux éditions du chat noir correspond moins à mes habitudes de lectures, je me suis laissée convaincre parce que tout simplement c'est Ophélie et qu'elle fait partie des auteurs que je suis.
Bonjour Ophélie, pour lecteurs/lectrices qui ne te connaîtraient pas, pourrais-tu te présenter brièvement ?
Il était une fois une jeune femme créative et touche-à-tout, qui aimait diverses formes d'expression et qui ne s'est définitivement décidée pour l'écriture que vers l'âge de 27-28 ans.
Aujourd'hui, je suis l'auteur de deux romans publiés : "Et pour quelques gigahertz de plus..." aux éditions Ad Astra, et "L'Ouroboros d'argent" aux éditions du Chat Noir. J'ai collaboré au tome 3 des Arcanes de Naheulbeuk, aux éditions Clair de Lune. J'ai également repris la présidence de l'Armoire aux Épices, l'association qui m'a offert mes premières publications en fanzine.
J'ai une formation scientifique, je travaille dans le domaine de la paie (pas glamour mais ô combien utile) et j'habite en banlieue parisienne avec mari et enfants.
Ton premier roman « Et pour quelques gigahertz de plus » est paru en décembre 2011 chez ad astra. Peux tu nous raconter cette première expérience ?
Et pour quelques gigahertz de plus est mon vrai premier roman, le premier que j’ai écrit de bout en bout. En matière d’écriture comme de révision, je me suis fait la main dessus et il a essuyé pas mal de plâtres. En 2008, une première salve d’envois n’a recueilli que des refus, mais l’un d’eux, celui de Philippe Ward pour Rivière Blanche, se voulait encourageant : le récit avait du potentiel et moi aussi. J’ai donc repris le travail, et soumis le manuscrit à Ad Astra quand j’ai entendu parler d’eux à l’automne 2010. Xavier Dollo a accepté le roman très vite, tout en me prévenant qu’il y aurait du travail dessus. Et il y en a eu ! Mais c’était pour la bonne cause.
« Et pour quelques gigahertz de plus » est un roman SF plutôt space opéra, qu'est ce qui t'as poussé à écrire dans ce genre ?
Tout est parti du Prix Littéraire du Chaos, ou « PLC », un concours de nouvelles que nous organisions entre copains à une époque lointaine. En 2004, le thème « Dragon » appelait une ambiance très fantasy. J’ai donc tout naturellement pris le contre-pied en décidant que le dragon serait une créature alien, et en créant face à lui ce qui allait devenir le trio Serrano-Tikosh-Artemisia.
Détail amusant : en 2002, également pour le PLC et sur le thème « Vendredi 13 », j’ai créé Axel, le futur personnage central de L’Ouroboros d’argent. Je dois beaucoup à mes vieux projets, en fait.
Parles nous un peu plus de cette association dont tu es présidente : « l'armoire aux épices » ?
L’Armoire aux Épices est une association loi 1901, créée en 2008 pour promouvoir la littérature érotique. Nous publions un fanzine, Piments & Muscade, ainsi qu’un webzine, Vanille Givrée. Notre credo : combattre la sinistrose avec des textes souvent affriolants, mais pas forcément. C’est la qualité de la plume qui nous intéresse, pas la pornographie, même si certains de nos auteurs manient l’art du cru avec virtuosité.
Tant qu'on parle association, une partie de tes droits d'auteur sur « L'ouroboros d'argent » sera reversée à handi'cats, peux tu nous parler de cette association et exprimer ce qui t'as poussé à faire ce don ?
Handi’cats est une initiative d’un jeune couple normand, engagé dans les sauvetages d’animaux depuis longtemps et qui souhaitait se spécialiser dans les cas les plus difficiles : des chats et quelques chiens malades, blessés ou handicapés. Ces animaux sont généralement trouvés dans la rue ou sortis de fourrière. Ils subissent les soins appropriés au siège de l’association avant d’être répartis dans des familles d’accueil et, si possible, adoptés.
J’ai moi-même un pied dans la protection animale, comme le savent ceux qui m’ont vue transbahuter un cochon d’Inde au retour des Imaginales. L’acceptation de mon manuscrit par les éditions du Chat Noir est tombée à un moment où Handi’cats, qui a chaque mois de grosses factures vétérinaires, lançait un appel à dons, et l’idée est venue très naturellement.
"De l'autre coté du miroir" est aussi un livre auquel tu participes, quel rôle y joues-tu ? Et qu'est ce que ce projet "Le merveilleux est partout" ?
Le projet est une initiative du photographe Gaël Dupret, qui a subi plusieurs mutations ces derniers mois. « De l’autre côté du miroir » doit être le premier de deux livres comportant des photos de créatures fantastiques, chacune située dans un cadre contemporain et accompagnée d’un conte. Il est actuellement en souscription en vue d’une auto-publication, probablement à l’automne. J’y participe en tant que modèle et en tant qu’auteur.
La couverture d'Ouroboros d'argent adopte un visuel plus bit lit, et toi comment classifierais tu ton dernier livre ?
Bit-lit à un code près : celui qui veut que l’action soit centrée sur une héroïne. Comme, aux dernières nouvelles, Axel était un garçon, le terme « fantasy contemporaine », ou « urban fantasy », devrait convenir à tout le monde.
Je viens de lire L’Ouroboros d'argent, c'est très différent de "et pour quelques gigahertz de plus". Comment as tu travaillé ce dernier roman ? Est ce que tu t'es documenté sur la lycanthropie ?
Comme la ligne temporelle est très concentrée sur ce roman, j'ai accordé une attention particulière à la chronologie, et à la cohérence des temps de parcours (Mappy et Google Maps ont été mes amis). En revanche, je ne me suis pas particulièrement documentée sur les loups-garous, puisque j'avais déjà commencé à développer "mon" mythe pour cette univers bien des années auparavant.
J'ai aimé dans ton roman le fait qu'il soit campé sur notre réalité de tous les jours. Cette intégration, cette gestion du loup garous dans notre quotidien a très bien fonctionné pour que je me dise finalement oui le merveilleux est partout !
Alors j'en viens à ma question, comment as tu construit tes personnages ? (D'ailleurs, je me suis beaucoup retrouvé dans Julie )
Mes fiches de personnages restent toujours succinctes : ils prennent vraiment vie au moment de l'écriture. Je ne sais donc pas forcément quel est leur écrivain préféré ou qui leur a servi de modèle quand ils étaient petits, mais je leur pose un historique rapide, des traits de caractère et un gimmick distinctif (qui peut ne pas être exploité dans le roman, mais qui m'aide à les "sentir"). Tout est une affaire de feeling.
L'intrigue se passe en France, beaucoup en Auvergne notamment Salers, pourquoi ces choix ?
Par contre je n'ai pas trouvé Soleil du Diable, pure invention ou bien ?
Pourquoi en France ? Parce qu'une histoire ne devient pas plus intéressante ou plus sexy si elle se déroule à Londres ou à New York, surtout sous la plume d'un auteur qui a relativement peu voyagé en Estrangie. J'ai visité Salers il y a quelques années, j'ai trouvé la ville magnifique et j'en ai ramené mon bracelet à l'hématite, qui ne me quitte plus depuis. Idem pour Dijon, que j'aime beaucoup.
Soleil-du-Diable est effectivement une pure invention, quelque part le long de la D2089. Autant installer une meute d'une douzaine de garous dans une ville de la taille de Nantes ne change pas grand-chose à sa nature, autant je ne me vois pas prendre un vrai village et décider qu'une bonne partie de sa population pourrait figurer au casting de Charmed (ou de Hero Corp). Soleil est une figure très ancienne de mon imaginaire, avec son historique et ses grandes familles.
Penses-tu revenir dans cet univers lycanthropique, ou bien dans le merveilleux, finalement Capucine ouvre une porte sur autre chose qui pourrait être exploité ?
J'en ai bien l'intention. Avant la fin de l'année, quelqu'un d'autre regardera à travers la porte entrouverte par Capucine.
As-tu d'autres projets en cours, roman, nouvelle à paraître ?
Toujours ! J’ai quelques nouvelles à paraître, mais aucun planning fixe à annoncer à ce sujet. Et il y aura d’autres romans, dont au moins un chez Ad Astra, avec une partie des personnages d’Et pour quelques gigahertz de plus. J’en suis encore au stade dit du « petit scarabée », où l’on écrit des textes avant de savoir si on les publiera et avec qui, donc j’en ai quelques-uns d’avance.
Comment expliques tu que les personnes qui lisent de la SFFF et qui écoutent du Métal soient aussi Merveilleuses ?
Les lectures de l’imaginaire apprennent à regarder notre monde sous un autre éclairage, et le métal lui fournit la meilleure bande-son qui soit. Les deux ensemble donnent la tête bien faite et le poil luisant.
Question bonus pour les lecteurs de « Et pour quelques GIGAHERTZ de plus » ? Il paraîtrais que la couverture n'ait pas toujours été bien comprise, serais tu prêtes à lever ce mystère et nous l'expliquer ? à moins que tu ne préfères laisser chacun libre de son opinion ?
Ophélie, merci d'avoir joué le jeu de cette interview, j'aurais une dernière chose à te demander, pourrais tu me choisir ma prochaine lecture, je te propose ma PAL répertoriée sur babelio pour faire ton choix et me l'expliquer ;) !
Tu DOIS lire le premier tome du Guide Galactique de Douglas Adams. Pas seulement parce que c'était un grand monsieur (dans tous les sens du terme), mais parce que la trilogie en cinq parties est un des ouvrages qui m'ont donné envie d'écrire de la science-fiction. C'est drôle. C'est plein d'idées. C'est parfois triste et souvent poétique. Bref, IL LE FOOO !
Belle entrevue, bien sympathique !
RépondreSupprimerEt pour avoir placé Naheulbeuk, Hero Corp et (surtout) H2G2, je me donne l'obligation de lire "Et pour quelques gigahertz de plus..."
Si cette itw te fais découvrir "et pour quelques gigahertz de plus" alors je suis comblée
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