Difficile de vous présenter Édouard Brasey succinctement, son œuvre est déjà tellement complète. Je vous invite d’ores et déjà à consulter les chroniques concernant d’autres de ces livres, telle que l’incontournable petite Encyclopédie du merveilleux.
Ici ce n’est ni une encyclopédie ni un agenda, mais bien d’un roman dont il s’agit, bien que tiré d’un univers celtique et breton, un subtil mélange entre croyance populaire et contes de légende Arthurienne.
L'histoire commence en 1914 avec cinq jeunes gens se rendant à la fontaine de Barenton, une fontaine à vœux, afin d’y fiancer Edern et Solenn selon un rituel païen, accompagnés de Maëlle, Yann et Hubert. Mais le rituel tourne mal et provoque la colère de la fée nichait sous la source. Le tonnerre gronde et tous repartent accablés, avec la crainte que la fée de la fontaine ne les ait tous maudit. Trente ans plus tard, nous retrouvons Maëlle, Hubert et Yann. Edern étant mort à la guerre et, Solenn qui, elle, serait morte de chagrin. Maëlle continue de penser qu’ils ont été maudits et que la nouvelle génération sera également touchée par cette malédiction. Annaïg, la fille de Maëlle, est alors retrouvé morte par Gwen, la jeune orpheline élevée par Yann. Les soupçons se portent alors sur Philippe, le fils d'Hubert, ainsi que Loïc, le charbonnier bossu. A cela viennent se mêler les vieilles croyances locales, ne serait ce par les lavandières de sang qui aurait emporté Annaïg ?
J’ai vraiment été frappée et surtout happée par la fluidité de l’écriture de l’auteur. Les Lieux, que j’ai la chance de connaître, sont d’une incroyable fidélité. Ce livre nous offre un véritable voyage sur les terres de Brocéliande. Alors certes, les habitués de cette forêt luxuriante pourraient se dire que finalement, il n’a choisi que les lieux les plus touristiques, les plus visités. Oui mais non car c’est là tout le génie de son texte, c’est qu’il a su capter au mieux la magie de ces lieux singuliers en les agrémentant de la culture populaire qui donne à ces contrées d’autant plus de charme, ce qui donne envie de les connaître voir de les redécouvrir sous un œil nouveau, et pour cela je le remercie. Les personnages sont eux aussi tout aussi bien décrits, on les sent vivre dans les pages, on ressent comme jamais leurs émotions L’intrigue est bercée par le folklore breton sur les lavandières de sang (ou de la nuit), des mères infanticides qui expient leur fautes, jusqu’à leur jugement dernier, les nuits de pleine lune. L’intrigue se passe, pour une partie pendant la première Guerre mondiale, pour l’autre partie durant la seconde. A cette époque, les croyances populaires tiennent plus du folklore. Pour les jeunes lavandières de Concoret, ce folklore sert de badinage même si elles gardent les précautions d’usage à savoir ne pas approcher le lavoir les nuits de pleine lune de peur qu’une lavandière de sang ne les noie. Hormis ces croyances populaires, nous y retrouvons également en demi-teinte les légendes des Chevaliers de la Table Ronde. Tout ceci vient enrichir l'intrigue, où tout y est très justement dosé.
Évidemment, je ne serais que trop vous conseiller la lecture de ce livre. Pour tous les amoureux de la forêt de Brocéliande, pour tous ceux qui veulent la connaitre et découvrir une partir des richesses bretonnes autant par son folklore que par ses légendes arthuriennes. Le tout nourri par une très belle intrigue, et raconter par un conteur hors pair qu’est Édouard Brasey.
Article précédemment paru sur Mythologica
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