Auto-édition
Date de publication : Juin 2014
Prix : 0.99 €
Date de publication : Juin 2014
Prix : 0.99 €
± 37 pages
Des fois il faut accepter de prendre des risques, même en tant que lecteur. Et si le Tag auto-édition existe sur le blog c'est que j'ai déjà été m'aventurer vers ce type d'ouvrage qui a tendance à faire peur « l'auto-édition ». Si vous demandez lesquels rendez-vous ici et là. Je vous inforrme - histoire de rassurer un brin - que cette nouvelle de Olivier Saraja a été décortiqué (selon ces termes) par les grenouilles de Cocyclics.
La civilisation s'est effondrée. Pieter et sa fille Enora tentent de survivre dans un monde envahi par une espèce de mousse très invasive, dont les spores représentent un danger mortel. L'irruption d'une femme dans leur vie bouleversera leur quotidien. Vers quel avenir les entraînera-t-elle?Entre drame humain et fable écologiste, Spores! amène le lecteur dans un monde silencieux et oppressant, sis aux limites de la folie humaine. Pour public averti.
La nouvelle maintenant, c'est ce qui vous intéresse. Je ne vais pas rentrer plus dans le fond de l'histoire que la quatrième de couverture résume suffisamment. Dèjà, le point le plus positifs de mon point de vue c'est l'immersion dans la nouvelle qui est vraiment instantanée. On suit Pieter de suite dans sa survie, les descriptions sont très imagées et très réussies, ce qui conduit vraiment dans une ambiance très poisseuse, végétale et mousseuse. D'ailleurs, la couverture de David Revoy, retranscrit parfaitement bien la nouvelle et l'ambiance. L'histoire n'est pas en reste, j'ai beaucoup apprécié cette approche de fin de civilisation. Mon seul petit bémol est sur les révélations qui nous sont faites et qui sont ou aurait été devinés par le lecteur. Mais je pense que chaque lecteur peut réagir différemment selon que l'on soit habitué à ce genre, à savoir le post-apo.
Moyennant 0.99 €, une nouvelle qui sait trouver son lecteur et installer une ambiance rapide avec un background bien construit. A découvrir !
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Courte interview de l'auteur :
(enfin peu de questions et beaucoup de contenu dans les réponses ^^ )
Cornwall : Quand on visite ton site on voit que tu as rédigé ta nouvelle en mai dernier. Et tu l'as très rapidement mis en vente format numérique en auto-édition, pourquoi ce choix ?
Olivier Saraja : J'ai plusieurs projets en cours: un roman (terminé mais à environ 35% de réécriture), un projet de série (en cours de discussion avec un éditeur), et différentes nouvelles (la suivante est à 75% d'écriture, les deux suivantes sont au stade de synopsis virtuel dans ma tête: pas encore commencé à rédiger). Les nouvelles indépendantes, les éditeurs ne semblent pas trop friands en dehors d'anthologies: sans doute beaucoup de travail, pour un retour sur investissement très lent. Dans les formats courts, ils semblent privilégier les séries et les novellas. Les temps de réponse sont de l'ordre de plusieurs mois. Si on regarde bien, plusieurs éditeurs ont fermé les soumissions pour ce format, le temps de digérer, je suppose, ce qu'ils ont déjà dans les tiroirs.
Pour ma part, j'ai fait le choix de publier quatre nouvelles en auto-édition. J'ai un grand respect pour ce mode d'édition, même s'il bénéficie d'une piètre vision sur le lectorat français. Peu m'importe. Je m'efforce de produire des textes de la plus grande qualité possible (avec bêta-lecteurs plus mise à contribution de la communauté CoCyclics), et je compte bien que les chroniques, les notes et commentaires pousseront les lecteurs curieux vers mes oeuvres en raison de leur qualité et leur bon accueil par mes lecteurs.
Cela explique pourquoi je travaille si lentement: j'écris, je relis, je ré-écris, je pèse longuement les mots, cisèle lentement et délicatement mes phrases. Je veux vraiment produire des textes intéressants, bien calibrés. Et une fois passée cette très lente maturation, devoir attendre plusieurs mois supplémentaires pour qu'un éditeur ou l'autre prenne une décision quant à mon texte, m'est assez difficile (et pourtant, je m'estime patient!). J'ai donc choisi de publier mes nouvelles one shot sous la bannière de l'auto-édition. Cela aura un effet secondaire intéressant: celui de me forger une identité d'auteur, faire en sorte de marquer la mémoire des lecteurs, pour qu'ils puissent facilement se dire, plus tard "tiens, c'est lui qui a signé cette nouvelle-là, c'était sympa, j'ai envie de découvrir ce que vaut son roman".C'est ma seule ambition: challenger l'appétit de lecture des amateurs, et m'insérer modestement dans les piles de lecture au milieu de grands auteurs.
Cornwall : La couverture de David Revoy restitue à merveille l'ambiance de la nouvelle, comment est née cette collaboration ?
Oliver Saraja : David est un formidable artiste. Nous nous connaissons depuis des années, de part notre engagement dans le domaine des logiciels libres, et plus particulièrement ceux de graphisme: Blender, Krita, MyPaint, Gimp... Nous partageons le même secteur géographique, la même envie de démocratiser les logiciels libres, le même appétit pour le fantastique et l'imaginaire. J'ai donc la chance de le compter parmi mes amis, au sens premier et noble du terme, pas celui galvaudé par les réseaux sociaux.Lorsque je lui ai parlé de ma nouvelle "Spores!" il a été enthousiaste à l'idée d'en signer la couverture. À titre gracieux et amical, car ce n'est pas en vendant des formats courts sur le circuit de l'auto-édition que je pourrais espérer le rémunérer comme il se devrait. Mais bon: j'ai une cave et un frigo bien achalandés, on trouvera bien un terrain d'entente ;-)
Cornwall : Tu as à ton actif un ouvrage édité dans un domaine bien différent « la 3D libre avec blender 2.6 », et là tu écris une nouvelle d'anticipation et on découvre d'autres projets en cours, notamment Lady Bradsley. Comment t'es venu ce goût pour l'anticipation ? Lady Bradsley, appartiendra-t-il également au domaine de l’imaginaire, les Cocyclics t'ont-ils aidé également sur ce projet ?
Olivier Saraja : Anticipation, imaginaire... Je suis tombé dedans pendant mon enfance. J'ai commencé à jouer aux jeux de rôle à l'âge de dix ans (début années 80, faites les calculs) et j'ai très tôt été bercé par Tolkien, Lovecraft et consorts. Moorcock, Herbert, Simmons, Cook, Gemmel, Eddings figurent en bonne position dans ma bibliothèque.
J'ai toujours écrit (des ouvrages de jeux de rôle, des articles pour la presse informatique, un livre informatique). Il n'y a pas eu de réelle transition vers la fiction, cela a toujours été là, concret: j'ai un roman terminé depuis des années, et je le réécris à "temps perdu". La seule nouveauté, c'est le format de la nouvelle, que j'ai (re)découvert grâce aux lectures numériques. J'ai été de suite conquis.
Lady Bradsley est le personnage central de la série sur laquelle je travaille en ce moment. C'est une jeune femme, qui au cours des années 1900, tient un cabinet de consultante en affaires occultes. C'est une aventurière, plus au sens d'Adèle Blanc-Sec que de Lara Croft, toutefois. Les talents médiumniques qui sont les siens sont à la fois un Don mais aussi et surtout sa malédiction personnelle. J'espère que ses aventures (déjà trois décrites sur les six prévues) plairont autant au public qu'à mes bêta-lecteurs actuels, très enthousiastes.Et oui, les grenouilles de CoCyclics officient à la troisième version de mon pilote de série :-) Cela se déroule toutefois hors forum, en raison de la longueur des épisodes...
Bel interview, bravo !
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