date de première parution : 01/1980 |
Deux vieux paysans, deux amis, le Cicisse Chérasse et le Glaude Ratinier, achèvent modestement leur existence aux confins d'un village bourbonnais en voie de disparition. Une nuit, une soucoupe volante se pose dans le champ de Glaude.Un extra-terrestre en sort, que le Glaude appellera " la Denrée ". La Denrée vit dans un austère astéroïde où les notions de superflu sont inconnues. L'absorption d'une assiettée de soupe aux choux va plonger le voyageur interstellaire dans un tout autre monde, celui du plaisir de vivre, celui aussi de l'amitié. Et ce sera la révolution sur sa planète. Quant au Cicisse et au Glaude, ils vont connaître une fin de vie plutôt inattendue !
Voilà le prix à payer quand on rend sa copie en retard, Bam, lire la soupe aux choux. Ça doit être la pire punition qu'il m'a été donné de faire. Non, c'est vraiment mais vraiment pas ma came.
Loin de moi l'idée de descendre le livre. C'est bien écrit, la plume de René Fallet est exquise, certains passages sont anthologiques.
Ma pauvre défunte, expliquait le Glaude, elle buvait point, elle fumait point, n'empêche qu'elle est en terre bien enfoncée. C'est toutes les pastilles, les sirops, les drogues du pharmacien qui me l'ont ratiboisées. Elle s'en est fourrée des kilos dans le coco, de leurs denrées. Des pleines lessiveuses. Résultat : le pré carré !
Mon problème à moi, c'est que je n'ai pas ri une seul fois, et c'est pourtant justement le but d'un tel ouvrage, NON ? Je reste total stoïque face à cette déflagration de pets, non ça me fait pas rire. Pourtant, je suis pas une coincée du prout. Je pense même pouvoir dire que dans ce livre les flatulences sont sans nul doute le seul bol d'air non éthylique dudit bouquin. Ce que je n'aime pas en fait, c'est peut être le portrait dressé des deux acolytes, deux alcooliques notoires, qui se pitanchent, du matin au soir. Ça pourrait faire rire, mais c'est malheureusement tellement vrai que ça a juste tendance à m'affliger que de me faire marrer, désolé, encore les pets prêtent à sourire, autant la déchéance alcoolique, elle ne me fait jamais esquisser un sourire.
Deux « exotiques » comme on les désignait deux fossiles de la plus belle eau, deux pauvres cfitites créatures de ce pauvre vieux Bon Dieu de Bon Dieu. Le premier de ces derniers des Mohicans, de ces fruits secs, tannés, confits dans le vin rouge, de ces insolites d'un autre temps rejetés par l'électroniques et même par le moteur à explosion, le premier donc de ces deux druides de la chopine s'appelait Francis Chérasse, dit « Cicisse », dit « Le Bombé » vu qu'il était un tout petit chouilla bossu sur les bords et aux entournures. Le second, c'était Claude Ratinier, « La Glaude » comme on prononçait par chez lui. Un chez lui qui partait quelque peu en couille, il voulait dire en quenouille.
Après le livre en soit, n'est pas mauvais, c'est une très juste satire sociale propre à son époque, où l'auteur soulève parfaitement bien les problématiques, entre la disparition de professions tel que sabotier, puisatier et Maréchal-ferrant vers une société de consommation avec l'émergence des grandes surfaces ainsi que l'apogée de la consommation de loisirs. La Glaude et le Cicisse sont restés coincés dans leur époque, et visiblement ne s'adaptent pas et ne veulent pas s'adapter au monde moderne. Bref, ils sont d'authentiques bourbonnais du début du XXème siècle. Et puis voilà, que débarque un Oxien, comprenez, la Denrée. Un extra-terrestre de la planète Oxo, planète où ils peuvent vivre deux cent ans, mais où le plaisir n'existe pas vraiment.
Un livre qui se laisse lire, qui finalement ne m'a pas déplu autant que je le présageais et qui a même réussi à pousser ma curiosité jusqu'à envisager le visionnage du film éponyme.
L'avis de Lune |
Fils de cheminot, René Fallet est né en 1927 à Villeneuve-Saint-Georges. Il travaille dès l'âge de quinze ans. En 1944, à moins de dix-sept ans, il s'engage dans l'armée. Démobilisé en 1945, il devient journaliste, grâce à une recommandation de Blaise Cendrars qui a aimé ses premiers poèmes.Il a dix-neuf ans quand il publie, en 1946 Banlieue Sud-Est. René Fallet a reçu le prix Interallié pourParis au mois d'août. Ses romans ont inspiré de nombreux films.D'après René Fallet lui-même, son œuvre est irriguée par deux artères principales, la veine whisky où se noient les amants déchirés de ses romans d'amour (Les pas perdus, Paris au mois d'août, Charleston,Comment fais-tu l'amour, Cerise?, L'amour baroque, Y a-t-il un docteur dans la salle?, L'Angevine, etc.) et la veine beaujolais qui arrose de plus heureux personnages, ceux du Triporteur, des Vieux de la vieille, d'Un idiot à Paris, du Braconnier de Dieu, du Beaujolais nouveau est arrivé et de La soupe aux choux. René Fallet est mort en 1983.
Y a plus de prouts dans le film si tu veux savoir...
RépondreSupprimerBon bah BRAVO !!!
Aaaah!!!! Félicitations!! Tu y es arrivée!
RépondreSupprimerEt donc, t'avais jamais vu le film en fait. Faut que tu le vois! Attention à la persistance de la bande son!
:-)
Non ?! Je n'aurai jamais cru voir un jour cette chronique en ligne :D Bravooo !
RépondreSupprimerJ'imagine très bien, moi aussi, la déchéance alcoolique a plutôt tendance à me navrer. Je pense que les flatulences passent mieux à l'écran ;) (enfin les scènes de flatulences, parce que les flatulences elles-même théoriquement ne se voient pas)
C’est malin, suite à la lecture de cet article, j’ai désormais la musique du film dans la crâne ! NOOOOOOOOOOOOOON !
RépondreSupprimerCa va devenir un classique des blogs la soupe aux choux si ça continue xD
RépondreSupprimerUn défi commun pour 2014?! :-)
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