lundi 22 septembre 2014

Vongozero de Yana Vagner


Editions : Mirobole
Collection : Horizon pourpre 
Traduit du russe par Raphaëlle Pache
date de parution : 04/09/2014
prix papier 22 € / prix numérique : 9.99 €
470 pages 


Anna vit avec son mari et son fils dans une belle maison près de Moscou. Un virus inconnu a commencé à décimer la population. Dans la capitale en quarantaine, la plupart des habitants sont morts et les survivants – porteurs de la maladie ou pillards – risquent de déferler à tout instant. Anna et les siens décident de s’enfuir vers le nord, pour atteindre un refuge de chasse sur un lac à la frontière finlandaise : Vongozero. Bientôt vont s’agréger à leur petit groupe des voisins, un couple d’amis, l’ex-femme de Sergueï, un médecin… Le voyage sera long, le froid glacial, chaque village traversé source d’angoisse, l’approvisionnement en carburant une préoccupation constante.
D'une plume subtile, Yana Vagner happe le lecteur dès les premières pages avec ce récit d'une femme confrontée à une tension psychologique permanente et à une promiscuité subie, au coeur d'une Russie dévastée.



Voilà une quatrième de couverture parfaite, je n'ai absolument rien à y ajouter.  Que vous dire de plus pour vous inciter à acheter ce roman ? La plume de Yana Vagner est vraiment bien ciselée, et on ne peut qu'applaudir le travail de Raphaëlle Pache. L'auteure nous sert effectivement un récit sous tension à travers la voix d'Anna. Imaginez-vous traverser une Russie en plein hiver avec trois 4x4, avec toutes les avaries que l'on puisse connaitre quand on circule dans un pays dévasté par une épidémie. Justement parlons-en de l'épidémie, à l'heure où Ebola sévit en Afrique de l'ouest, il est incontournable de ressentir une certaine angoisse. La quarantaine de Moscou, ce mot barbare qui nous fait tant peur où les autorités préfèrent parler de confinement pour pas tourner à la panique, la déliquescence des institutions, l'extinction des moyens de communication. Chaque nouveau tableau de Yana vagner vient alimenter ce climat d’oppression. 
Si on avait posé un diagnostic correct dès le début, on aurait pu isoler les patients de façon vraiment efficace ; le problème, comme toujours, c'est qu'ils ont tous minimisé la gravité de la situation afin d'éviter la panique, et ensuite il était trop tard.
 Dans ce shaker d'émotions, rajouter votre beau-père ours mal léché à tendance alcoolique, l'ex-femme (qui vous déteste) de votre mari, Sergueï, accompagné de son mouflet, la voisine toujours apprêtée avec son lourdaud de mari et leur fille transparente, puis vient par le miracle de la C.B. s'ajouter à celle folle équipée, un couple d'amis, enfin amis...
 Anna passe son temps à se contenir quitte à passer pour mièvre. Elle est par nature solitaire, femme indépendante et quelque peu asociale, elle ne se sent bien que dans son cercle familiale rapproché, son fils et son mari en somme. Tout le trajet est une souffrance psychologique pour elle, la promiscuité des autres, cet étouffement de vivre confiné dans des voitures. De prendre sur soi, pour ne pas l'ouvrir, la pauvre ressasse, suppute des discussions, éprouvée par ses émotions et par sa position de nouvelle épouse ...
Le but reste toujours le même : atteindre Vongozero, et surtout jamais soulever les questions de pourquoi Vongozero, et si ? C'est là où l'auteure est brillante, c'est que l'on vit l'aventure, la survie au moment T sans jamais rendre contestable la destination. C'est en s'approchant du but, que celui-ci devient un danger latent.

Un roman post-apocalyptique époustouflant servit à la manière d'un thriller psychologique, où les souffrances d'Anna sont exacerbées par les conditions de survies extrêmes dans un terrain ruskov déjà inhospitalier en temps normal.


ma note : 

 










13 commentaires:

  1. Je suis en train de rédiger ma chronique, j'ai vraiment surkiffé ce roman !

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    1. C'est marrant, Anna m'a fait pensé à Evelyn dans le dieu dans l'ombre à cause de ces souffrances contenues, de sa position dans le groupe, dans l'attente du drame.

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    2. Enfin, elle estt moins attentiste que l'autre insupportable. Vongozero est une grosse critique de la société patriarcale.

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    3. Par certains aspects, oui. Mais je l'ai pas du tout ressenti comme une critique particulièrement mise en relief dans le roman. Moi j'y ai vu deux Russies, celle d'hier et celle d'Aujourd'hui, celle de la région de Moscou et la Russie septentrionale.

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    4. Et Je n'ai pas trouvé Anna plus réactive, elle subit en ruminant, par critique intérieur, elle est incapable d’affirmer sa position. Elle perd son autorité de mère, se laisse marcher dessus, son réconfort, elle le doit qu'à Sergueï. Par contre, elle a un mental d'acier, et sait prendre sur elle, peut être de trop.

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  2. Il fait visiblement l'unanimité ! Heureusement pour moi, je devrais le recevoir sous peu pour pouvoir comparer mon avis aux vôtres ;)

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  3. Hé bien, quel enthousiasme ! Et visiblement tu n'es pas la seule. A voir... ;)

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  4. Waow, l’histoire a l’air prenante !

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    1. Oui très prenant, et le terrain Ruskov lui donne un atout supplémentaire. A lire absolument, d'autant que la maison d'éditions a vraiment beaucoup de mérite dans ces prises de risque. Et déniche vraiment de très belles perles

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  5. Commandé la semaine passé, je l'attends demain dans ma BAL, vivement !!!!

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