Editions : Le bélial
Date de parution : 13 mai 2014
Prix papier : 20 €
346 pages
« [Il] déploie dans l’espace noir sa forme en pointe de flèche. Il flotte, lourd et interminable, et des vaisseaux par centaines gravitent autour de lui. Ses flancs sont piquetés de lumières blanches ; quelques-unes clignotent ensemble, dessinant de courtes lignes sur le fuselage gris sombre… »Le Drift est un titan. Un monument sans pareil, le condensé d’un million de volontés tendues vers un but non négociable : quitter une Terre à bout de souffle. Le Drift est une cathédrale, le temple des vanités humaines, l’iniquité usinée en matériaux composites. Le Drift est la porte ouverte aux étoiles, mais une porte que bien peu prendront. Car pour gigantesque que soit le Drift, les places à son bord sont limitées. Aux seuls Justes, aux puissants, aux privilégiés des cités-dômes. Le Drift est le dernier espoir pour l’humanité. Mais une humanité qui n’est plus celle de tout le monde, une humanité aux franges de l’immortalité, orientée, assistée, nano-contrôlée, au-delà de sa propre condition, résolue à abandonner son berceau sans retour possible, déterminée à embrasser l’espace…
C'était ma première lecture de Di Rollo, souvent qualifié comme produisant des textes noires, très noires, trop noirs, c'est en général un argument qui m'attire plus qu'il ne m'arrête. Alors Di Rollo, si glauque que ça ? Je n'ai pas le recul nécessaire, et je ne pense pas avoir un bon baromètre pour juger ce qui est qualifiable de glauque ou trop glauque. J'ai survécu à Plop et à l'Enfer Clos, je ne serais donc pas bon juge pour dire si oui ou non Di Rollo n'est pas accessible à tous.
Bref, la première partie du récit est clairement post-apocalyptique, ce qui n'est pas pour me déplaire, l'ambiance est sombre, impitoyable, juste, autant faire court cette partie m'a exalté, comme un très bon post-apo peut le faire. Dans ces permiers chapitres, nous faisons la connaissance de Darker (si c'est pas un prénom prédestiné ça ! ), jeune homme éprit de sa douce Kenny. Oui Di Rollo nous sert une belle histoire d'amour, faite de sentiments réels certes mais déterminé, forgé par la vie qui leur est imposée par leur milieu de vie, à savoir Morneville. Cette ville où les habitants ne peuvent plus vivre que la nuit, faute de quoi ils mourront. La planète bleue est en train de connaitre un tournant et l'espèce humaine est divisée toujours par un clivage pauvre, vivant dans des caves, et privilégiés, eux vivant dans des villes dômes. Cette vision post-apo quoique classique fonctionne très bien.
Les parois de l'escalier sont recouvertes d'inscriptions tracées au fusain noir. La plupart ne signifient plus rien, quelques-unes sont écrites d'une main maladroite ou tremplante. « Je n'irai nulle part, puisque je ne sais pas d'où je viens. » Sur le palier intermédiaire, Darker relit toujours la même : « Nous allons mourir dans une cité aussi froide que nos cadavres. »
Le récit s'oriente ensuite vers un space opera avec l'embarquement de Darker sur le Drift, je vous passe les détails qui ont fait qu'il s'y retrouve et également le pourquoi du comment de l'existence du Drift. Mais cette partie space opera est pour moi volontairement longue, je pense que c'est vraiment une volonté de l'auteur de faire passer cette sensation de langueur, les problématiques sont encore une fois très bien abordées, avec finalement un peu plus de nuances même dans cette communauté de privilégiés. Le temps est le personnage central dans cette partie space opera et occupe pleinement les habitants du Drift, passé le temps, durée dans le temps, accepter le temps, seulement le lecteur le subit peut être un peu de trop. Un siècle va se dérouler, jusqu’à ce que le Drift trouve la planète a colonisé. Et là de nouveau changement de décor, on passe en planète opera, et encore une fois Di Rollo, maîtrise son sujet; et clore son roman sur moult questionnement. Une fin qui ne laisse donc indifférent.
L'art n'a jamais changé le monde, ni ne l'a amélioré, Prime supérieur, il l'a seulement soutenu avec ces jolies béquilles. La seul œuvre d'art digne de ce nom, gratuite et utile que je connaisse, était la nature terrestre. Avant qu'on ne se mette à se multiplier comme des lapins et qu'on la bousille méthodiquement.
Ce roman se lit d'une traite, et même si la partie dans le vaisseau peut paraître longue, je crois qu'elle est essentielle dans sa construction et pour l'évolution de Darker. La fin est ouverte et nous laisse avec bon nombre de questions, hypothèses. J'avoue que je ne serais pas contre un autre tome dans cet univers.
Spoiler:
La chronique de Julien, Lune, Lhisbei
Une lecture qui reste, en effet !
RépondreSupprimerAh content qu'il t'ait plu j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui m'a marqué. C'est vrai que concernant tes spoiler tous le passage sur le vol d'ADN m'a pas paru complètement utile. Par contre j'ai une théorie sur les veilleurs blancs (pas sûr qu'elle soit intéressante mais elle existe), faut donc que je passe sur le cercle ^^
RépondreSupprimerah ben j'attends ta réaction sur le cercle alors, merci.
Supprimerje viens de le commencer...et à la lecture de ta chronique, je ne regrette pas et j'ai hâte de le finir! :)
RépondreSupprimern'hésite pas à revenir partager tes impressions, je garde un excellent souvenir de lecture. Je n'ai aucun regret sur cette lecture.
SupprimerFaut que je me le note celui-là !
RépondreSupprimeroui tu peux même s'il ne rentre dans aucun de mes challenges :p
SupprimerTu as visiblement plus aimé que moi ;-)
RépondreSupprimerVoici ma chronique. J'ai référencé la tienne déjà.
ah merci je vais faire de même, je te rejoins sur le fait que la prochaine fois je lirais sans doute un Di Rollo, il sera inscrit totalement dans le post-apo, j'ai préféré cette dimension à celle du space-op. J'ai d'ailleurs number nine dans ma Pal.
SupprimerDans ma PAL à lire sous peu, et généralement, j'apprécie les écrits de DiRollo
RépondreSupprimerS'il y a un autre opus, ce ne sera probablement pas du space opera, plutôt du planet opera. Les esprits qui habitent les arbres, la végétation, les minéraux peut-être... Il y a du potentiel pour inventer un joli monde.
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