samedi 20 décembre 2014

2097, Mémoires de mon Père de Jérôme Bezançon

Editions : Atria
Collection : Les mondes d'Atria 
Date de parution : 24/03/2014
Prix papier : 18 €
 prix numérique : 11.99 € ( -50% ce mois de décembre 2014)
221 pages


Le monde tel que nous le connaissons aujourd'hui n'existe plus : montée des eaux, épuisement des ressources, pollution généralisée, affaiblissement du Gulf Stream, surpopulation, effondrement des grandes Démocraties occidentales ont permis la toute puissance de groupes économiques internationaux. 
Davos, 2097 – Dans une chambre d'hôtel visiblement luxueuse, un père écrit à son fils, ce seront ses dernières paroles : une confession intime, violente, dans un vieux cahier jauni. Il ne lui reste alors que 12 heures à vivre ! Le puzzle prend forme sous nos yeux quand cet homme de 47 ans se souvient... Chaque heure qui passe est un chapitre où les souvenirs s'emboitent les uns aux autres pour former l'histoire d'une société devenue inhumaine, d'un héros tour à tour victime et bourreau, qui doit sa survie et sa perte... à un cœur hors du commun ! Ce même cœur réveillera en lui une véritable émotion intransigeante et une prise de conscience l'amenant inévitablement à une révolte qui changera le cours de l'histoire...

 Pierre est un orphelin qui a eu une vie très tourmentée. Devenu adulte stable et père, celui-ci décide de poser ses mémoires sur papier afin de laisser une trace et une explication à son fils, quant à son dernier geste et son abandon. 
Le livre débute sur ce fils en question qui décide également de faire lire à sa fille, Julie, les mémoires de son grand-père pour qu'elle comprenne et qu'elle connaisse son histoire et celle de la planète.

Pierre est donc un orphelin qui goûte, dans un première temps, sa chance d'avoir été recueilli dans les premières instances de sa vie par une institution. Mais à l'aube de ses 8 ans, il comprend alors son rôle, comment il a été instrumentalisé et comprend, qu'il est avant tout un esclave exploité pour ses capacités de régénération de cellules souches. 
Il se fait alors la promesse de s'échapper de cette torture, jusqu'au jour où on lui propose miraculeusement durant son adolescence une échappatoire. Sur son chemin il rencontre Ruben jeune homme issus de l'Elite qui vit les derniers mois de son existence à cause d'un cancer qui le ronge. Pierre accompagné de Ruben fait son éducation comme il peut, surtout dans la débauche et la drogue Mais au jour de sa mort, Ruben fait promettre à son père d'offrir une porte de sortie à Pierre afin que celui ci de soit pas une nouvelle fois exploité. 
Pierre va donc suivre une formation de guide, avec une implantation neuronale, celle d'un buzz, une interface interactive qui lui permet en plus de sa formation de guide d'avoir accès à toutes les informations historiques des lieux qu'il fait visiter. Le Buzz est toujours là présent à préconiser les moindres conseils de vie. La vie de Pierre se résume alors à boulot, débauche et drogue. Jusqu'à ce qu'un jour délivré du Buzz suite à un dysfonctionnement celui-ci décide de s'affranchir de cet implant...

Ce livre se présente comme des mémoires et je dois dire que j'ai eu l'impression de lire un journal intime. Parce qu'il y a une distinction, dans un journal on sent évoluer, grandir le personnage, les clefs qui vont le pousser sur un autre chemin. Là même si les mémoires sont effectivement des instants choisis par Pierre, le narrateur, relate avec précision, à son fils, ses moments de débauche, quelle image va-t-il laissé à son fils ? D'autant qu'avec la clairvoyance qu'il a acquis sur la fin de sa vie, il a alors l'expérience nécessaire pour conter à son fils sa vie sans pourtant détailler sa dépravation, On peut très bien admettre avoir vécu dans la drogue et le sexe sans pour autant en relater tous les détails.
 Non je ne fais pas ma mijaurée, je m'en tape de lire des scènes de bites et de chattes, mais à condition que ça se tienne et là non.
 Si le narrateur raconte ses mémoires, ok à la limite, mais là il écrit ses mémoires à destination de son fils, et surtout il les écrit à un moment de sa vie où il a acquis suffisamment de lucidité et d'expérience pour faire passer son message sans relater en détail les scènes de débauches à son propre fils. Et ce fils transmet ce récit à sa fille, non mais WTF ?! 
En gros, le fils ne tombe pas fortuitement sur le journal intime de son père, non, son père a choisi délibérément de lui raconter comment il a b-aisé et soumis sa tante devant les yeux de sa mère (sa futur femme en somme). Et là je dis NON ! Quelle femme ne n'importe quelle époque peut accepter de se donner à un homme qui a violé sa sœur (jumelle qui plus est) devant elle, quelle sœur digne de ce nom peut accepter un homme qui a contraint sa jumelle à lui s-ucer la bite en plein bordel. Mettre des b-ites et des ch-attes, c'est finalement assez simple, les mettre à bon escient c'est autre chose. 

Malgré tout cinquante pages avant la fin l'auteur arrive à donner un peu plus de souffle à son roman, l'anticipation a enfin un peu d'ampleur, l'auteur donne un peu les clefs de ce monde dévasté. Ceci dit, sans le cul il aurait fait un bon jeunesse, avec les scènes de cul, le coté anticipation manque de densité malgré les références assumées à Soleil Vert, et autres grosses pompes du genre. Le roman aurait pu être intéressant mais reste bancal, je n'approuve pas le coté sous forme de mémoire, quel père sain d'esprit retranscrirait son coté sombre avec tant de détail crus, pour un apport somme toute dispensable. 

Je cite 2ème page du roman  par Gabriel le fils a 50 ans :
  Car sans l'avoir connu, je suis intimement convaincu que papa n'a jamais cessé de croire en la race humaine. 

Plus loin page 110 :
Gabriel, ne cède jamais à tes pulsions. Garde le contrôle. garde toujours le contrôle. La haine est mauvaise conseillère. J'ai passé trente ans de ma vie à claudiquer parce que je n'ai pas accepté de me faire chahuter un peu par un connard sans cerveau. Je t'assure que cela n'en vaut pas la peine. J'ai tué pour rien, par fierté déplacée.

Il écrit cela 7 heure avant sa fin kamikaze, et il regrette d'avoir tué pour rien et d'avoir laissé sa haine prendre le contrôle : parce que voilà à cause de ça il a boité trente ans de sa vie. Bon pas vraiment parce qu'ôter une vie c'est pas franchement un idéal. Non c'est con vraiment parce qu'au moment où Pierre écrit ça on découvre à la fin qu'effectivement, ôter une vie le dégoutte. 

Voilà en fait il écrit ses mémoires, mais ce n'est qu'à la fin de ses 12 heures d'écriture qu'il devient quelqu'un de pertinent. Alors que finalement s'il pose ces mémoires c'est bien qu'il a enfin grandi, compris son monde et sa haine. 

Sinon il y a un très beau passage sur les animaux domestiques, qui me fait dire que l'auteur avait vraiment les outils pour faire un texte plus pertinent. 

Bref, sans avoir passé un moment de lecture exécrable, je suis ressortie très mitigée de cette lecture qui avait pourtant des atouts mais qui se sont révélés assez mal exploités.


                                     ma note : 






7 commentaires:

  1. Réponses
    1. Je sens que ce qui te plait le plus c'est l'histoire de l'épouse ^^

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  2. OK.
    Donc celui-là, je ne le lirai pas. :p

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    1. C'est pas franchement le roman d'anticipation indispensable. Vaut mieux se tourner vers Soleil Vert.

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  3. Bonjour
    Je suis Jérôme Bezançon, l'auteur de 2097, mémoires de mon père; depuis sa sortie en avril 2014, j'ai pris l'habitude d'envoyer un petit mail pour remercier tous les blogueurs ayant pris du temps pour chroniquer mon bouquin... Aye, aujourd'hui la critique est mauvaise...
    Quoi qu'il en soit, merci pour votre passion pour la lecture, merci de nous faire exister par vos mots sur la toile, nous les petits auteurs, sans supports médiatique ni publicité... Merci aussi du temps que vous avez passé en compagnie de Pierre, héros torturé, tour à tour victime et bourreau, cet homme perdu dans un monde à l'agonie... Triste de lire vos lignes, mais la beauté de la vie est dans la diversité. Merci
    Jérôme Bezançon

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    1. Merci de le prendre comme ça.
      J'avoue que ma chronique est sortie d'un seul jet. Et qu'elle est la résurgence de trois niveaux de lectures, celle de maman, d'épouse et de lectrice. Je sais qu'elle manque de nuance, mais je vous remercie d'avoir pris le temps d'un commentaire aussi ouvert. J'ai bien ressenti cette dualité chez Pierre. Les cinquante dernières pages étaient vraiment intéressantes, avec des mécanismes d'anticipation fort que j'aurais aimé trouvé plus en amont du livre. Mais en tant que maman et épouse, je ne comprends pas, je n'accepte pas la réalité de ce couple, ni qu'un parent puisse laisser un héritage aussi cru, aussi noir oui aussi cru non.

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  4. aye, encore quelques fautes de ma part... Je reprends :
    Quoi qu'il en soit, merci pour votre passion pour la lecture, merci de nous faire exister par vos mots sur la toile, nous les petits auteurs, sans supports médiatiques ni publicités... Merci aussi pour le temps que vous avez passé en compagnie de Pierre, héros torturé, tour à tour victime et bourreau, cet homme perdu dans un monde à l'agonie... Triste de lire vos lignes, mais la beauté de la vie est dans la diversité. Merci
    Jérôme Bezançon

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